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Le Faubourg Contrecoeur, selon Marc Deschamps

Le Faubourg Contrecoeur, selon Marc Deschamps
Radio-Canada

C'est sous ordonnance de non-publication que le représentant officiel et trésorier d'Union Montréal, Marc Deschamps, continuera de livrer sa version des faits dans le dossier du Faubourg Contrecoeur, mardi, devant la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction.

M. Deschamps a entrepris cette portion son témoignage lundi après-midi, après que la commissaire Charbonneau eut accepté lundi une requête partielle et préventive de non-publication déposée en ce sens par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

L'avocate du DPCP, Julie-Maude Greffe, avait expliqué la semaine dernière que cette requête a pour but de « préserver l'équité procédurale » dans le cadre du procès que doivent subir neuf accusés, dont Frank Zampino, Bernard Trépanier et Paolo Catania, dans le dossier du Faubourg Contrecoeur.

Les avocats des médias ne se sont pas opposés à cette façon de procéder. Au terme du témoignage, ils pourront plaider en faveur de la levée totale ou partielle de l'ordonnance de non-publication.

L'argentier d'Union Montréal, Bernard Trépanier, succèdera à Marc Deschamps à la barre des témoins.

Le contrat du projet immobilier Faubourg Contrecoeur, évalué à 300 millions de dollars, a été accordé à Frank Catania et associés par la Société d'habitation de Montréal (SHDM), au terme d'un processus d'appel d'offres mené par le Groupe Gauthier Biancamano Bolduc (GGBB).

Marc Deschamps n'est pas accusé dans cette affaire. Il a cependant été membre du comité de sélection qui a choisi Frank Catania et associés comme promoteur immobilier dans le dossier du projet Faubourg Contrecoeur à l'automne 2006.

Selon Isabelle Toupin, le Groupe GGBB a commencé à fournir des informations privilégiées à Frank Catania et associés dans ce dossier dès février 2006, soit plusieurs mois avant que les entrepreneurs soient invités à répondre à un appel de qualification et à un appel d'offres dans ce dossier.

En janvier, l'enquêtrice principale dans ce dossier, la sergente Isabelle Toupin, avait souligné que la neutralité des membres de ce comité pouvait être mise en doute.

Elle avait mentionné que la firme pour laquelle travaille Marc Deschamps, Raymond Chabot Grant Thornton, travaillait de concert avec Frank Catania et associés lorsque le comité de sélection a siégé en décembre 2006. Elle a aussi révélé que Marc Deschamps a été le comptable personnel de Paolo Catania en 2008.

Les autres membres du comité de sélection étaient:

  • Jean-François Bertrand, l'adjoint du directeur général de la SHDM, Martial Fillion;
  • Mario Paul-Hus, un avocat impliqué au sein d'Union Montréal dont la firme, Fasken Martineau, avait des mandats avec la SHDM à l'époque;
  • Daniel Gauthier, président de GGBB.

Lundi, Marc Deschamps a déclaré à la commission lundi que l'argentier d'Union Montréal Bernard Trépanier a continué à récolter des dons pour Union Montréal après son congédiement par le maire Gérald Tremblay en février 2006. Il a lui-même signé ses certificats de solliciteurs pour les années 2007, 2008 et 2009.

Il se défend cependant d'avoir su que l'argentier du parti faisait de la collusion avec des entrepreneurs et des firmes de génie pour obtenir du financement politique. Il affirme que s'il collectait effectivement auprès d'eux une ristourne de 3 % de la valeur des contrats truqués, c'était pour la mettre dans ses poches.

Selon lui, Bernard Trépanier a d'ailleurs continué de récolter de l'argent pour le maire lors de l'évènement annuel de financement politique organisé à son profit. Il a aussi amassé des fonds pour la Fondation du maire.

Marc Deschamps a aussi nié qu'Union Montréal ait pratiqué une double comptabilité, y compris lors des partielles dans l'arrondissement Saint-Laurent en 2004, comme l'a allégué un ex-organisateur politique du parti, Martin Dumont, en octobre dernier.

Il a aussi nié que le parti ait quoi que ce soit à se reprocher au sujet d'une facture de 75 000 $ que SNC-Lavalin aurait acquitté en lieu et place d'Union Montréal, selon ce qu'a déclaré plus tôt ce mois-ci le vice-président principal de la firme, Yves Cadotte. Cette facture, a-t-il assuré, n'a rien à voir avec Union Montréal.

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Tony Accurso

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