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De l'amiante dans une centaine d'établissements de santé

De l'amiante dans une centaine d'établissements de santé
Radio-Canada

Au moins une centaine d'établissements de santé et de services sociaux du Québec contiennent de l'amiante, selon leur propriétaire, la Société immobilière du Québec (SIQ).

La liste des établissements, obtenue grâce à une demande d'accès à l'information, comprend entre autres des hôpitaux, des centres de réadaptation, des CLSC, des CHSLD et des centres jeunesse. Cette liste, qui est rendue publique pour la première fois, pourrait toutefois s'allonger, puisque seulement les deux tiers, soit 180 des 296 établissements de santé et de services sociaux appartenant à la SIQ, ont complété leur recensement.

Les vérifications de Radio-Canada ont d'ailleurs permis d'apprendre que plusieurs grands hôpitaux du Québec, dont le CHUM, le CHU de Québec et l'Hôpital de Chicoutimi, contiennent également de l'amiante.

La SIQ, qui est propriétaire, mais pas gestionnaire des édifices, tient cependant à souligner que l'amiante que ces édifices contiennent n'est ni exposé, ni accessible. Il n'y a donc pas de risque pour les occupants, selon elle, à moins que des travaux de rénovation ne soient entrepris.

Malgré tout, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), qui représente près de 100 000 employés du secteur, s'inquiète de la situation. « Quand il y a de l'entretien ou des bris, le risque devient de plus en plus présent », indique le vice-président de la FSSS pour le personnel paratechnique, services auxiliaires et métiers, Guy Laurion.

M. Laurion explique que cela fait 10 ans que les organisations syndicales demandent qu'un règlement sur l'amiante soit adopté, qui obligerait tous les établissements publics à établir un registre pour chaque édifice qui contient de l'amiante.

Quant à la Société pour vaincre la pollution, qui milite elle aussi depuis plusieurs années pour obtenir un inventaire détaillé des établissements publics, elle estime que la situation actuelle est un manque flagrant de transparence.

« Il me semble qu'un État prévoyant qui a des édifices contaminés à l'amiante devrait au moins aviser les employés qui travaillent pour nous qu'il y a un risque, pour qu'ils puissent se protéger eux-mêmes », indique le coprésident, Daniel Green.

Mentionnons que le règlement demandé par les deux organismes devrait bientôt être approuvé par la CSST, avant d'être adopté par décret par le conseil des ministres, ce qui pourrait se faire d'ici le mois de juin prochain. Le règlement sera mis en application deux ans plus tard.

Un reportage de Julie Dufresne