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Anniversaire du 22 mars : près de 200 personnes interpellées

Anniversaire du 22 mars : près de 200 personnes interpellées

La manifestation organisée vendredi par l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) pour souligner le premier anniversaire de la grande manifestation du 22 mars 2012 a été déclarée illégale par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avant même qu'elle ne se mette en marche, parce qu'aucun itinéraire n'avait été fourni à l'avance.

Les policiers ont interpellé près de 200 personnes en vertu du règlement municipal P-6 encadrant les manifestations, notamment pour avoir circulé en sens contraire de la rue, a indiqué le SPVM. Ces personnes ont été identifiées, puis sont reparties avec une contravention de 654 $. Aucune n'a été détenue.

Le sergent Jean-Bruno Latour, porte-parole du SPVM, a confirmé que des journalistes faisaient partie des groupes de personnes interpellées lors de deux arrestations de masse, vers 18 h 30. La mascotte Anarchopanda a aussi été aperçue parmi les manifestants pris en souricière par les policiers.

La manifestation a pris fin vers 19 h, mais les personnes en voie d'être arrêtées étaient toujours encerclées à 20 h 15.

Selon le sergent Latour, « le droit à la liberté d'expression existe et les gens ont le droit de manifester », mais « toute manifestation doit se faire dans l'ordre, dans le respect de tous les citoyens », a-t-il déclaré. Il n'a rapporté aucun acte criminel ni geste de violence.

Plusieurs manifestants ont dénoncé l'attitude des policiers :

« C'est une crisse de dictature. On a rien le droit de faire, on n'a pas le droit de manifester, on n'a pas le droit de chialer, rien. Sous Charest, au moins, on pouvait chialer. Sous Marois, oublie ça. »

« Ils coupent la manif au bout de cinq minutes, on n'a même pas le temps de s'exprimer. C'est ridicule. Ils arrêtent des gens alors qu'il n'y a même pas d'infraction. Je suis dégoûtée. »

« Les policiers viennent d'interpeller quelqu'un parce qu'il avait un foulard. Il a dit : "Si t'enlève pas ton foulard, je t'arrête." On s'entend qu'il fait froid aujourd'hui. Même si c'est un foulard de laine blanc, c'est complètement ridicule, ça va vraiment trop loin, là. »

Une membre de Québec solidaire, et ex-candidate aux élections provinciales, Manon Massé, a réitéré la demande faite par son parti de tenir une commission d'enquête publique indépendante sur les agissements des policiers lors des manifestations.

« On sait qu'actuellement, le gouvernement y réfléchit. Mais là, on veut qu'il arrête d'y réfléchir à cette idée d'avoir une commission d'enquête publique indépendante, c'est important, sur les comportements des policiers. Ce soir, je me suis laissée dire que ça n'a pas été les grosses matraques et tout le kit, parce qu'ils n'ont même pas eu le temps de partir. »

Dans un communiqué, l'Association facultaire des étudiants en science politique et droit (AFESPED) de l'Université du Québec à Montréal a dénoncé ce qu'elle appelle des « techniques d'intimidation employées par le SPVM et par d'autres corps policiers du Québec ».

« Il est inacceptable que le SPVM procède à des manoeuvres de dispersion avant même qu'une manifestation soit mise en marche. Lors des trois dernières manifestations à Montréal, nous recensons près d'un demi-millier d'arrestations alors qu'aucun méfait ne fut commis. Il s'agit d'une grave dérive autoritaire et d'une atteinte impardonnable à nos libertés individuelles et collectives », a déclaré l'AFESPED.

Il y a un an, le début d'un grand mouvement

La manifestation tenue à Montréal il y a un an jour pour jour visait à dénoncer la hausse des droits de scolarité décrétée à l'époque par le gouvernement libéral de Jean Charest. Plusieurs dizaines de milliers de personnes y avaient participé, et des marches de protestation similaires avaient eu lieu tous les 22 du mois par la suite, jusqu'à l'élection du gouvernement péquiste de Pauline Marois.

Depuis, le mouvement de protestation s'est poursuivi, quoiqu'à moindre échelle, à la suite de la décision du gouvernement Marois d'indexer les droits de scolarité de 3 % par année.

L'ASSE, qui portait l'année dernière le nom de Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), estime aujourd'hui que les péquistes ont « troqué le carré rouge pour les habits du gouvernement précédent ».

La coporte-parole de l'ASSE, Blandine Parchemal, réitère l'opposition de son regroupement à toute augmentation des droits de scolarité et exige la gratuité scolaire. Selon elle, la hausse « imposée » au Sommet sur l'enseignement supérieur du gouvernement Marois véhicule une conception purement économique de l'éducation.

Mme Parchemal croit que le combat amorcé le printemps dernier doit reprendre. Une journée d'action se tenait vendredi sur plusieurs campus québécois.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) n'ont pas participé à cette journée de commémoration.

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