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Formation de la main-d'oeuvre : Québec gronde (VIDÉO)

« Une attaque contre le Québec »

La révision des ententes sur la formation de la main-d'oeuvre prévue dans le budget fédéral est « une attaque frontale contre le Québec », estime le gouvernement québécois.

« Aujourd'hui, on assiste à un attaque frontale contre le Québec, c'est une entreprise de sabotage économique », a déclaré jeudi le ministre des Finances Nicolas Marceau, en conférence de presse à l'Assemblée nationale.

Le gouvernement fédéral veut transférer la responsabilité de la gestion des fonds dédiés à cette fin des provinces aux entreprises. Ottawa souhaite instaurer une nouvelle formule où le fédéral, les provinces et les employeurs verseront jusqu'à 5000 $ chacun pour outiller les travailleurs.

« C'est une compétence exclusive du Québec et le fédéral s'entête à aller dans cette direction, au détriment de notre industrie des services financiers », a dénoncé le ministre Marceau.

Selon lui, Ottawa force Québec à verser 67 millions de dollars en formation pour avoir accès aux sommes que le fédéral lui retire. En vertu d'une entente conclue avec Ottawa, Québec reçoit 116 millions pour des mesures d'employabilité, sur l'enveloppe de 500 millions que le gouvernement fédéral versait aux provinces.

Les ententes sur le marché du travail avec les provinces viennent toutefois à échéance l'an prochain. Comme la formation des travailleurs est une compétence provinciale, les négociations s'annoncent ardues, notamment avec le Québec qui protège jalousement ses pouvoirs constitutionnels.

Crédits d'impôt et infrastructures

Le ministre Marceau déplore en outre l'abolition du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs. Selon lui, sur 355 millions de dollars économisés par Ottawa par cette décision, 312 millions proviendront des crédits qui étaient versés au Québec. « C'est 88 % des économies que le fédéral entend faire qui vont se faire au détriment du Québec », juge-t-il.

Le ministre s'en prend également au nouveau plan d'investissement dans les infrastructures de 47 milliards de dollars sur 10 ans, jugeant qu'il n'est « pas à la hauteur ».

« Le gouvernement fédéral reconduit essentiellement le programme Chantiers Canada, avec des sommes équivalentes. Mais le gouvernement a rejeté notre demande de transfert en bloc » qui permettrait d'accélérer la mise en chantier des projets, a déclaré M. Marceau.

Les libéraux critiquent Ottawa, mais aussi le PQ

Les porte-parole de l'opposition officielle à Québec ont jugé le budget fédéral « décevant pour le Québec à plusieurs égards ». S'ils critiquent les intentions d'Ottawa, ils n'épargnent pas le gouvernement péquiste. « Nos craintes quant à l'échec du Parti québécois de faire valoir les intérêts du Québec à Ottawa sont maintenant confirmées. La preuve est maintenant faite, les chicanes que cherche à provoquer le PQ nuisent profondément aux Québécois », estiment les députés Sam Hamad et Raymond Bachand, dans un communiqué.

« La formation de la main-d'uvre est une compétence provinciale, le fédéral doit s'abstenir d'imposer ses conditions au Québec pour la gestion de ces fonds. Nous sommes déçus que le gouvernement fédéral n'ait pas reconduit l'entente Québec-Canada sur le marché du travail. Cependant, le gouvernement fédéral a clairement indiqué qu'il y avait une ouverture pour collaborer avec le Québec et qu'il y aura un an de négociation d'ici la fin de l'entente actuelle. [...] Le PQ doit nous démontrer qu'il est capable d'initier un front commun avec les autres provinces », affirme M. Hamad, porte-parole libéral en matière de Conseil du Trésor.

« Les fonds de travailleurs ont été des acteurs importants dans la reprise économique au Québec. Le Québec est le leader du capital de risque [...] et les fonds de travailleurs sont les moteurs de cette industrie. Nous déplorons la décision du gouvernement fédéral de mettre fin au crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs. C'est une preuve incontestable que le PQ n'a aucun rapport de force avec Ottawa et est incapable de protéger les fleurons québécois », lance M. Bachand, porte-parole en matière de finances.

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