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Élection du pape : comment le successeur de Benoît XVI choisira son nouveau nom

Jean, Paul, Benoît... un nouveau nom pour une nouvelle vie
AFP

PAPE - Le nom du nouveau pape pourrait être dévoilé dès mercredi si les 115 cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine tombent d'accord au deuxième jour du conclave. Aujourd'hui, demain ou plus tard, c'est un Français, le cardinal Jean-Louis Tauran, qui annoncera au monde l'identité du nouveau souverain pontife et et le nom qu'il aura choisi. En sa qualité de cardinal "protodiacre" (le doyen d'ancienneté des cardinaux diacres), il aura la charge de proclamer la célèbre formule "Habemus Papam" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre. Si le cardinal Tauran est désigné pape (il ne figure pas parmi les favoris), c'est toutefois un autre cardinal qui l'annoncera.

Clément, Innocent, Jean...? C'est l'usage, le futur pape va choisir le nom qu'il portera pendant son pontificat aussitôt après avoir été élu par l'assemblée des cardinaux. Forme latinisée de son nom de baptême, nom d'un prédécesseur ou nom d'un saint, plusieurs options s'offriront au 266e souverain pontife de l'histoire.

Jean-Paul II souhaitait revenir dans les pas de Jean-Paul Ier

C'est Jean-Paul Ier, élu en 1978, et dont le pontificat n'avait duré que 33 jours, qui le premier a choisi de porter deux prénoms accolés l'un à l'autre. Un tel double nom était sans précédent dans l'histoire de la papauté, il souhaitait ainsi exprimer sa gratitude et son attachement à l'héritage laissé à l'Eglise par les pontifes Jean XXIII et Paul VI.

Jean Paul II, qui lui avait succédé en octobre 1978, avait expliqué son choix dans sa première encyclique "Redemptor hominis" du 4 mars 1979 par la volonté de s'inscrire symboliquement dans la lignée de ses plus proches prédécesseurs. "Ce pontificat (de Jean Paul Ier) n'ayant duré qu'à peine trente-trois jours, il m'appartient non seulement de le continuer, mais, d'une certaine manière, de le reprendre au même point de départ", écrivait-il dans son encyclique.

"Jean XXIII et Paul VI constituent une étape à laquelle je désire me référer directement comme à un seuil à partir duquel je veux, en compagnie de Jean Paul Ier pour ainsi dire, continuer à marcher vers l'avenir, me laissant guider, avec une confiance sans borne, par l'obéissance à l'Esprit que le Christ a promis et envoyé à son Eglise", pouvait-on lire dans "Redemptor hominis".

Quant à Joseph Ratzinger, il a choisi le nom de Benoît XVI en référence à Benoît XV, le pape de la paix au cours de la première guerre mondiale.

Des noms en référence à la pureté

Son successeur pourra opter pour une forme latinisée de son propre nom de famille, choisir le nom d'un pape précédent auquel il accolera son propre chiffre ou encore retenir le nom d'un saint.

Il peut aussi se déterminer en fonction de la signification du nom, par exemple Pie (pieux) ou Innocent.

Des considérations personnelles peuvent également entrer en ligne de compte, comme ce fut le cas pour le pape Jean XXII qui choisit son nom en référence à son propre père.

Depuis 996, la plupart des papes abandonnent leur nom de baptême

À l'origine, les papes gardaient habituellement leur nom de baptême et ceci jusqu'à la fin du premier millénaire. La coutume change en 996 quand Grégoire V abandonne son nom de baptême, Bruno. 131 de ses 133 successeurs feront de même, dont Jean Paul II. Avant le Xe siècle, six papes seulement avaient changé de nom pour des raisons diverses. La première exception fut Jean II en 533. Baptisé Mercure, il ne souhaitait pas porter le nom d'un dieu païen.

Depuis le Galiléen Simon-Pierre -que Jésus aurait désigné comme son successeur ("Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise"), mort en martyr en l'an 64 après JC- aucun pape n'a osé adopter le nom de Pierre, par respect pour "le premier pape". Jean XIV (983), qui s'appelait pourtant Pierre, n'a pas brisé ce qui est considéré comme un véritable tabou. De même pour Serge IV (1009). Le premier nom à être choisi à plusieurs reprises était celui de Sixte, en 257 avec le pape Sixte II. Depuis, les noms les plus souvent adoptés sont Jean (21), Grégoire (16), Clément et Benoît (15), Léon et Innocent (13) et Pie (12).

Ce décompte ne tient pas compte des "antipapes" (ou papes considérés par l'Eglise comme irrégulièrement élus, tel ce pape Jean XXIII en 1410) et comporte quelques anomalies : on passe ainsi de Benoît IX (qui fut trois fois pape de 1032 à 1048) à Benoît XI en 1303.

Découvrez le visage des 265 papes depuis Pierre:

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