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Nouvelles tentations, nouvelles inquiétudes

Nouvelles tentations, nouvelles inquiétudes

Le cyclisme se cherche. Certaines équipes poussent pour que voit le jour un projet de calendrier pro, parrainé par le groupe télé Sky, appelé « World Series ». Les fédérations s'inquiètent.

Plusieurs équipes du WorldTour se disent intéressées par ce projet de calendrier, mais les fédérations européennes de cyclisme s'y opposent, flairant l'opération commerciale. L'UCI se montre réservée.

« Tous les éléments sont réunis pour que le cyclisme bascule », a expliqué Dave Brailsford, directeur de l'équipe Sky, au site spécialisé cyclingnews. Il se dit favorable à un changement de structure pour son sport.

Ce calendrier comprendrait de nouvelles épreuves de format standard (course de quatre jours, avec des étapes s'adressant tantôt aux sprinters, tantôt aux rouleurs, etc).

Selon le site du groupe Bloomberg, une douzaine d'équipes seraient favorables au projet porté par le Britannique Jonathan Price et le Suisse Thomas Kürth, ex-directeur du G14 qui regroupait au début des années 2000 les clubs de football européens les plus puissants.

Dans ce projet « World Series », il y a un calendrier et un modèle différent pour le partage des droits de télévision, qui reviennent actuellement aux seuls organisateurs. Ces droits d'un montant limité, hormis pour le Tour de France, sont convoités par les patrons d'équipes.

Officiellement Sky n'a pas rejoint, jusqu'à présent, les équipes intéressées, notamment Omega Pharma, Saxo et Garmin entre autres.

« Je ne pense pas qu'il y ait besoin d'avoir une majorité des équipes pour y arriver, a estimé Dave Brailsford. Si c'est le bon plan, c'est bon pour tout le monde. Il n'y aura pas de résistance, car tout le monde en profitera. »

« Nous sommes très hostiles à un système de ligue fermée, a réagi David Lappartient, nouveau présidence de l'Union européenne de cyclisme (UEC), qui regroupe les différentes fédérations nationales sur le vieux continent. Comme par hasard, les équipes favorables à une ligue fermée ne sont pas celles qui sont au MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) », a-t-il relevé.

Selon le président de l'UEC, le projet WorldSeries chercherait à développer le chiffre d'affaires au détriment des valeurs sportives, au profit des promoteurs du projet et de quelques dirigeants d'équipes, pour certains responsables des dérives éthiques de ces dernières années.

Selon des informations concordantes, les hommes d'affaires concernés n'ont reçu aucun signal favorable des organisateurs du Tour de France, qui constitue la clé de voûte du calendrier. Or, sans le Tour, l'événement-phare, tout calendrier d'élite est par définition incomplet.

Pat McQuaid, président de l'Union cycliste internationale (UCI), se montre réservé. Son prédécesseur, Hein Verbruggen, avait déjà soumis une idée semblable en 2005.

En décembre 2012, l'UCI avait reconnu avoir eu des discussions avec le groupe d'investisseurs et de lobbyistes mené par le Tchèque Zdenek Bakala (propriétaire d'Omega Pharma), pour réformer le WorldTour. Avant de faire un pas en arrière.

« L'UCI ne veut pas d'une ligue, a expliqué McQuaid, dimanche. Mais il faut quand même développer le cyclisme professionnel et il est important de travailler ensemble. »

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