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Qui est Nicolas Maduro, le successeur d'Hugo Chavez? (VIDÉO)

Qui est Nicolas Maduro, le successeur d'Hugo Chavez?

HUGO CHAVEZ - Le président vénézuélien Hugo Chavez est mort mardi 5 mars à Caracas des suites d'un cancer, a annoncé à la télévision publique le vice-président Nicolas Maduro. Quelques minutes après, le vice-président a annoncé le déploiement de l'armée pour assurer la paix dans le pays.

Dirigeant par interim du Venezuela, Nicolas Maduro est aussi le successeur désigné par Hugo Chavez. Il devrait donc être le candidat Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) dans le cadre de l'élection présidentielle anticipée qui devraient avoir lieu dans les mois à venir.

A la tête du gouvernement depuis près de trois mois, c'est désormais cet ancien syndicaliste âgé de 50 ans, aux larges épaules et à l'épaisse moustache, qui vient fustiger sur les médias publics l'opposition "décadente" et "l'impérialisme yankee".

Auparavant connu pour sa modération, sa discrétion et son sens de la diplomatie, l'ancien ministre des Affaires étrangères (2006-2012) a dû forcer le trait et aiguiser son verbe depuis que, mi-décembre, il a été chargé par son mentor d'assurer la gestion des affaires courantes en son absence.

Dans la journée, peu avant l'annonce de la mort d'Hugo Chavez, Nicolas Maduro a accusé les "ennemis historiques" du Venezuela d'avoir provoqué le cancer dont était atteint le président Hugo Chavez, se déclarant certain que cette accusation pourra un jour être démontrée. Il a aussi annoncé avoir fait expulsé deux fonctionnaire américains, accusés de vouloir déstabiliser le pays.

Remplir le vide

"Il est évident que Maduro veut consolider son pouvoir". Il a adopté "une stratégie de radicalisation et d'intimidation visant des rivaux internes et externes", analyse le politologue Luis Vicente Leon.

"La raison fondamentale de tout cela, c'est qu'il doit remplir le vide. A court terme, il est important d'empêcher ces rivaux (...) de profiter de l'absence de Chavez pour provoquer une instabilité", poursuit-il, le président ayant quasiment déserté l'espace public depuis le 10 décembre.

C'est donc désormais Nicolas Maduro qui multiplie les apparitions à l'antenne de la chaîne publique de télévision pour remettre les clés d'une maison subventionnée à une famille démunie, inaugurer un hôpital restauré ou faire don d'un autocar à des étudiants.

Mais c'est aussi lui, l'ancien chauffeur de bus, qui est désormais chargé d'accabler le principal opposant, Henrique Capriles, battu par Hugo Chavez à la présidentielle d'octobre dernier et candidat naturel dans le cadre d'un scrutin anticipé.

Le vice-président accuse notamment le jeune gouverneur du riche Etat de Miranda (nord) de "conspirer" contre le Venezuela avec des complices installés aux Etats-Unis.

"Nous jurons que plus jamais les petits-bourgeois n'arnaqueront la population", s'était-il exclamé la semaine dernière.

Ce discours agressif, aux airs de campagne, déçoit certains observateurs persuadés que Nicolas Maduro présente le profil adéquat pour faire basculer le gouvernement dans une politique moins encline à diviser le Venezuela.

"L'occasion historique" d'unifier le pays

El Nacional, quotidien d'opposition, écrivait récemment que Nicolas Maduro risquait de laisser passer "l'occasion historique" d'unifier le pays s'il ne parvenait pas à prendre ses distances avec les durs du parti au pouvoir. Le vice-président semble pouvoir être l'homme capable de procéder à "une transition inévitable vers un schéma politique nouveau, plus large et plus tolérant".

"Maduro, par manque d'expérience et de formation politique et idéologique, ou par faiblesse et timidité, est sorti dans l'arène pour montrer qu'il était le taureau dominant, mais à la télévision nationale, il a été ridicule", selon El National, qui met notamment en exergue le manque de charisme et de leadership du vice-président.

Pâle imitation du chef de l'Etat pour ses détracteurs, Nicolas Maduro a toutefois été adoubé par Hugo Chavez en tant que candidat du parti au pouvoir au cas où il viendrait à faire défaut. Et dans les rues de Caracas, les "chavistes" semblent commencer à se faire à l'idée d'un changement de chef de file, conscient qu'une nouvelle figure de la trempe d'Hugo Chavez n'émergera pas de sitôt.

"Je suis avec Maduro. Chavez l'a clairement dit : 'Soutenez Maduro'", clame Jesus Toledo, rencontré par un journaliste de l'AFP devant un point de rencontre des partisans d'Hugo Chavez dans le centre de la capitale.

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