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Propos sur la pornographie juvénile: Tom Flanagan dit avoir été piégé

Porno juvénile: Flanagan dit avoir été piègé
CP

EDMONTON - Tom Flanagan, l'ancien conseiller politique de Stephen Harper qui a été vivement critiqué pour ses propos sur la pornographie juvénile, soutient qu'on lui a tendu un piège.

M. Flanagan, de l'université de Calgary, a expliqué dans un commentaire publié lundi dans le quotidien National Post que la question qui avait provoqué ses commentaires n'avait rien à voir avec la conférence à laquelle il prenait part, la semaine dernière.

«En 45 ans d'enseignement universitaire, j'ai essayé de répondre à chaque question posée par mes étudiants, je suis allé de l'avant dans ce cas-ci, inconscient qu'il s'agissait d'un piège et non d'une question sérieuse, une erreur stupide pour quelqu'un de mon âge et de mon expérience», a écrit Flanagan.

Il a ajouté que l'événement avait été filmé à son insu avec un téléphone cellulaire. La vidéo a ensuite été mise sur Internet mercredi dernier, ce qui a provoqué tous les groupes auxquels M. Flanagan était associé de couper tous les liens avec lui.

«Je n'ai certainement aucune sympathie pour les agresseurs d'enfants, mais j'ai des doutes profonds sur l'emprisonnement de gens pour leurs goûts en matière d'images», avait-il déclaré lors d'une conférence à Lethbridge, en Alberta, selon l'enregistrement.

M. Flanagan s'était excusé après que la vidéo soit devenue virale jeudi, et il l'a fait à nouveau dans le commentaire publié lundi. «La dernière chose que je voudrais faire serait d'infliger de la peine à des gens qui ont déjà trop souffert», a-t-il écrit.

«Ça me dérange toujours d'avoir fait ça, et je ne peux dire à quel point j'en suis désolé. Je présente à nouveau mes excuses, même si je sais que ce n'est pas assez», a-t-il ajouté.

M. Flanagan a déjà été stratège pour les conservateurs de Stephen Harper et avait conseillé le chef du Parti réformiste, Preston Manning. Il a mené la campagne électorale des conservateurs en 2004 et celle du parti Wildrose de l'Alberta il y a un an.

Le cabinet du premier ministre Harper et celui de la chef du parti Wildrose, Danielle Smith, ont immédiatement dénoncé les commentaires de M. Flanagan. Ils ont déclaré que de regarder de la pornographie juvénile perpétuait l'exploitation criminelle d'enfants.

La télévision de la CBC a annoncé que M. Flanagan ne serait plus analyste politique à l'émission «Power and Politics», sur les ondes de sa chaîne de nouvelles en continu.

Dans le commentaire, M. Flanagan juge «insensible» d'avoir utilisé les mots «goûts en matière d'images».

Il dit l'avoir utilisée parce qu'en tant que professeur, il a été formé pour provoquer ses étudiants à réfléchir, ce qui voulait parfois dire de les mettre au défi avec des questions non conventionnelles pour qu'ils examinent des enjeux sous un angle différent.

M. Flanagan a avoué qu'il avait tenu des propos similaires à l'université du Manitoba en 2009.

Les nuances qu'il avait apportées à son commentaires à Lethbridge mercredi avaient été perdues dans le chahut des réactions, a-t-il écrit.

Il a ajouté qu'il n'approuvait pas le visionnement de la pornographie juvénile, mais se demande si la meilleure façon de réhabiliter les coupables est de les mettre en prison. Il se demande en fait si un suivi psychologique ne serait pas mieux pour eux et la société.

Danielle Smith, du parti Wildrose, a déclaré que la publication du commentaire ne la ferait pas changer d'avis.

M. Flanagan est sexagénaire. Il est en congé sabbatique de recherche à l'université de Calgary et il avait annoncé en janvier qu'il prendrait sa retraite de l'enseignement en juin.

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