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Élections tendues au Kenya

Élections tendues au Kenya

Au Kenya, les bureaux de vote ont ouvert lundi sur fond d'affrontements, faisant craindre une flambée de violence comme lors du dernier rendez-vous électoral, il y a cinq ans.

La police avait émis des alertes, tard dimanche, contre des attaques à venir, et les violences ont débuté avant l'ouverture des bureaux de vote. Les autorités de Mombasa, deuxième ville du pays, ont rapporté de premières attaques tôt lundi matin, menées par des dizaines d'individus. Les premiers rapports font état de plusieurs policiers tués, peut-être quatre ou cinq, ainsi que de victimes parmi les civils.

Selon les autorités, un groupe séparatiste local de la région côtière de Mombasa, pourrait être à l'origine des attaques. Le Conseil républicain de Mombasa, ou MRC, a annoncé qu'il boycottait l'élection.

Les bureaux de scrutin ont ouvert à 6 heures locales. Bien avant le lever du soleil, des centaines d'électeurs faisaient déjà la queue.

Cette élection est vue comme très importante, et très complexe. Les sondages indiquent que les deux principaux adversaires à la présidentielle, l'actuel vice-premier ministre et fils du premier président du pays, Uhuru Kenyatta et le premier ministre Raila Odinga, obtiennent chacun environ 45 % des intentions de vote. Huit candidats s'affrontent au total, ce qui pourrait mener à un deuxième tour, encore plus risqué, en avril.

De plus, les relations entre les tribus dont sont issus les deux principaux candidats sont historiquement tendues.

Douloureux souvenirs

En 2007 et 2008, des violences interethniques avaient explosé peu après les élections. Plus de 1000 personnes avaient trouvé la mort et 600 000 personnes avaient fui leur foyer. Les violences opposaient les partisans du président sortant Mwai Kibaki, que soutenait M. Kenyatta, à ceux de Raila Odinga.

Un accord chapeauté par les Nations Unies avait mis fin à la crise en instaurant un certain partage des pouvoirs entre les adversaires. M. Kibaki gardait la présidence et M. Odinga accédait au titre de premier ministre.

M. Kenyatta est d'ailleurs accusé par le Tribunal pénal international d'avoir orchestré les violences. S'il accède au pouvoir, les États-Unis et l'Europe pourraient revoir leurs relations avec le Kenya. Le nouveau président pourrait aussi devoir passer une partie de son mandat à La Haye pour répondre des accusations qui pèsent contre lui.

En plus du président, les Kenyans doivent aussi élire des législateurs, des gouverneurs et d'autres responsables. Les résultats officiels seront connus dans les sept jours suivant le vote.

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