Israël a lancé lundi un service de bus destiné aux travailleurs palestiniens, suscitant des accusations de ségrégation raciale de la part de l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem.
Le lancement de cette ligne reliant le passage d'Eyal, près de Qalqiliya, dans le nord de la Cisjordanie, à Tel-Aviv, fait suite à des protestations de colons mécontents de devoir partager les transports avec les Palestiniens, invoquant des risques d'attentat.
Le ministère israélien des Transports défend sa décision en affirmant que ces nouvelles lignes « sont destinées aux travailleurs palestiniens entrant en Israël par le passage d'Eyal, afin de remplacer les opérateurs pirates qui transportent les travailleurs à des prix exorbitants ».
Le ministre Israël Katz a donné des instructions pour que « les Palestiniens entrant en Israël puissent circuler à bord de tous les transports publics en Israël, y compris les lignes opérant en Judée-Samarie [Cisjordanie, NDLR] », a souligné le ministère, rejetant les accusations de ségrégation.
Le parti de gauche israélien Meretz a appelé le ministre des Transports à annuler cette décision. Dans une lettre, sa chef, la députée Zehava Gal-On, a demandé que « les bus ségrégés cessent immédiatement d'opérer », rapporte le quotidien en hébreu Maariv.
« Les autobus ségrégés qui opèrent sur une base ethnique étaient chose commune dans les régimes racistes. C'est inacceptable que cela existe dans un pays démocratique », estime la députée.
Les Palestiniens de Cisjordanie, qui doivent posséder un permis spécial pour entrer en Israël, dénoncent régulièrement un système d'« apartheid » dans lequel certaines routes leur sont interdites sur leur propre territoire, officiellement pour des motifs de sécurité.