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Julien Fargo de Chinatown redevient Julien Manaud... et change de cap (ENTREVUE, VIDÉO, PHOTOS)

Après la fin de Chinatown: changement de cap pour Julien Manaud (ENTREVUE/VIDÉO)
Marie-Josée Roy

Julien Fargo effectue un changement de cap et se réapproprie son nom de baptême, Julien Manaud. L’ancien membre du groupe Chinatown réoriente sa carrière à titre de producteur, d’éditeur et de manager dans l’industrie de la musique électronique. Et, si on se fie aux pages de son agenda noircies depuis le début de l’année, on peut affirmer que l’artiste ne risque pas de s’ennuyer dans ses nouvelles fonctions.

Collaborateur de la compagnie BAM Production, qui se consacre à l’habillage sonore d’émissions de télévision et de publicités, Julien a notamment composé la musique originale de la nouvelle comédie de V, Et si?, produite par Louis Morissette. Chaque semaine, quelque 800 000 téléspectateurs se délectent des saynètes comiques qui donnent corps à ce concept importé de Hollande.

De plus, il a eu l’occasion de briller lors de la 16e remise de prix annuelle Grafika, le 7 février dernier. La finale du concours, organisé par Infopresse et récompensant les meilleures pièces en design graphique du Québec, s’est tenue à l’église Saint-Jean-Baptiste. Devant plus de 700 représentants de l’industrie, Julien Manaud a joué de l’orgue par-dessus une bande sonore électronique créée spécialement pour cette soirée. Le résultat, majestueux, a conquis les bonzes d’Infopresse, qui ont décidé de pousser plus loin l’association avec BAM Production.

Gérant et remixer

À titre de gérant, Julien a pris sous son aile, il y a quelques mois, le groupe Le Couleur, une formation francophone dont le style verse dans l’électro synth pop et qui n’est pas sans rappeler les sonorités de Gonzalez, de Yelle et de Sébastien Tellier. Le quatuor, formé de trois hommes et d'une femme, adore les claviers vintage et possède une collection d’environ 30 appareils des années 1970.

«Je les ai aidés à réaliser leur prochain EP qui sortira à la fin avril et qui contiendra cinq titres, explique Julien. «Puisqu’ils ont une vision assez moderne de la façon de démarrer un projet, on ne voulait pas le faire de manière traditionnelle. On a donc fondé une maison de disques, Lisbon Lux Record, avec laquelle on aimerait éventuellement sortir seulement du format digital, du MP3 et du vinyle, avec des vidéoclips aussi, et ce assez régulièrement. Le label est distribué par Believe, qui est récemment apparu sur le marché de la distribution.»

Enfin, Julien Manaud dédie aussi son temps à ses activités de remixer, sous le pseudonyme de French Fox. Après s’être attaqué à un morceau de Sébastien Tellier et avoir connu un beau succès viral avec ces réarrangements l’an dernier, le créateur voudrait proposer un minialbum de matériel original au cours des prochains mois. Inspiré par le mouvement de la French Touch et ses ambassadeurs, comme Air et Daft Punk, il aime retoucher des pièces d’artistes locaux.

La fin de Chinatown

Toutefois, s’il se dit emballé par tous ces nouveaux projets, Julien Manaud tient à rassurer les admirateurs de Chinatown; les musiciens de la formation sont toujours en excellents termes et aucune embrouille n’est à l’origine de leur séparation professionnelle, survenue il y a quelques mois.

«Notre ancienne maison de disques, TACCA Musique, ne fait désormais que de la gestion de catalogues», détaille-t-il. «Elle ne s’occupe plus d’artistes émergents. TACCA a pris cette direction au début juillet et, pour nous, cela a été difficile, car notre deuxième album était sorti en mai. Le disque est donc un peu mort-né. Il n’y a eu aucun travail de promotion dessus. Après un an et demi de gros boulot, pour nous, c’était dur à avaler… Et le groupe ne s’en est pas vraiment remis.»

Les activités de producteur de Julien l’accaparant de plus en plus, et ses compagnons ayant aussi leurs occupations chacun de leur côté, le quintette a fait le choix d’emprunter séparément de nouvelles avenues. Mais les gars demeurent très liés, se voient régulièrement et pourraient continuer de collaborer sur les entreprises de l’un et de l’autre.

«On arrivait à un stade trop sérieux pour que ça soit seulement un loisir, mais pas encore assez rémunérateur pour qu’on puisse se permettre d’arrêter tout le reste. C’est une situation qui arrive à beaucoup de bands. Les artistes solos arrivent un peu plus facilement à vivre de leur musique, mais nous, on partageait les droits d’auteurs et les cachets. Ça nous demandait beaucoup; on y consacrait toutes nos soirées et nos week-ends, on tournait des vidéos, on donnait des spectacles, on répétait trois fois par semaine… Moi, j’ai essayé de faire concorder ça avec un horaire de 9 à 5, et ça n’a pas fonctionné. Alors, j’ai préféré choisir», conclut sagement Julien Manaud.

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