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Gentilly-2: la députée libérale Danielle St-Amand «pète les plombs» et insulte la ministre Martine Ouellet

Une députée libérale «pète les plombs»
PC

QUÉBEC - Une députée libérale mal embouchée a fait tourner en eau de boudin la commission parlementaire sur le déclassement de la centrale nucléaire Gentilly-2.

La commission, qui a siégé les 29 et 30 janvier, n'est pas en mesure de faire des recommandations et de soumettre un rapport à l'Assemblée nationale, a indiqué jeudi la députée péquiste de Champlain, Noëlla Champagne, en point de presse.

Selon Mme Champagne, la députée libérale de Trois-Rivières, Danielle St-Amand, a rompu le lien de «respect élémentaire» requis entre les parlementaires pour qu'ils puissent poursuivre leurs travaux.

Le point de non-retour a été franchi mercredi soir lors d'une séance de travail portant sur le rapport de la commission. Hors d'elle, la députée St-Amand a abreuvé d'insultes la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet.

«La discussion s'est terminée le jour où on a joué à l'insulte et ça ne peut pas s'accepter comme parlementaires, ça ne peut pas s'accepter dans toutes les réunions d'affaires que quelqu'un traite quelqu'un d'autre comme on ne doit pas le faire», a expliqué Mme Champagne.

L'élue péquiste n'a pas voulu révéler la nature des injures mais d'après des témoignages entendus dans les rangs péquistes et libéraux, la bouillante députée de Trois-Rivières aurait lancé à la ministre Ouellet «va donc chier» à au moins trois reprises en plus de la qualifier de «crisse de folle».

«C'est dans ce registre-là», a confirmé un peu plus tard le député caquiste Donald Martel, témoin de la scène.

«Je n'ai pas le goût de répéter (les propos), je trouve que ce n'est pas approprié», a-t-il ajouté.

M. Martel juge les propos de Mme St-Amand inacceptables même si la ministre Ouellet avait adopté, à son avis, un «ton cassant» pendant la séance de travail.

Malgré l'incident, le député de Nicolet-Bécancour _ où se trouve la centrale Gentilly-2 _ a dit souhaiter que les travaux de la commission reprennent, quitte à exclure Mme St-Amand des débats.

«Ce que je demande, c'est que le Parti québécois revienne sur sa décision et qu'on complète les travaux de la commission. Si, pour le faire, ils souhaitent que la députée de Trois-Rivières soit exclue des travaux, moi, je vais être d'accord avec ça», a-t-il dit.

Compte tenu de l'ambiance délétère, il était parfaitement justifié de mettre fin aux échanges et d'abandonner la préparation du rapport, a relaté un autre témoin, le député péquiste de Saint-Maurice, Luc Trudel.

«C'étaient des propos franchement grossiers qui n'avaient pas leur place du tout. On a poursuivi la séance de travail mais tout de suite après on s'est rencontré pour dire qu'on ne pouvait plus tolérer des discussions dans un contexte comme ça», a-t-il dit.

Considérant «qu'une agressivité et des propos choquants tenus lors de cette séance de travail ont miné la bonne marche de la rencontre et mis fin au lien de respect élémentaire entre parlementaires, (...) les membres de la commission parlementaire représentant le gouvernement ne peuvent continuer dans ces conditions à échanger sur ce rapport», a tranché le cabinet du whip en chef du gouvernement dans un communiqué.

Mme St-Amand a reconnu, en fin de journée, que ses propos étaient «inappropriés».

Réagissant par voie de communiqué, elle a dit être «profondément peinée de la tournure des événements».

«Je tiens à m'excuser auprès de la ministre Ouellet ainsi qu'auprès de mes collègues de la Commission pour mes propos qui j'en conviens, étaient inappropriés et qui ont nettement dépassé mes intentions. Prise sur le coup de l'émotion dans le cadre de l'étude d'un projet qui me tient vraiment à coeur, je me suis laissée emporter», a exprimé la députée libérale.

«Ceci étant dit, il m'apparaît essentiel que les travaux de la Commission puissent être rendus publics et fassent l'objet d'un rapport à l'Assemblée nationale, en considération des partenaires et intervenants impliqués», a ajouté Mme St-Amand.

Quant à elle, la ministre Martine Ouellet est passée en coup de vent devant les journalistes après la période des questions, manifestement hostile à l'idée de commenter l'épisode.

«Pas de commentaire», a-t-elle dit sur un ton n'invitant pas à la réplique.

Mais en fin d'après-midi, Mme Ouellet affichait de meilleures dispositions

«C'est dommage qu'il y ait eu ce genre d'attitude-là (de la part de Mme St-Amand)», a-t-elle dit, affirmant n'avoir «aucune idée» de la raison pour laquelle la députée libérale s'est emportée à ce point.

Selon Mme Ouellet, la séance de travail se déroulait rondement jusqu'à ce que «le Parti libéral refuse de voter» sur le projet de rapport et s'emploie «à étirer le processus indûment».

Les audiences de la commission parlementaire en janvier avaient donné lieu à un dialogue de sourds entre les libéraux opposés à la fermeture de la centrale de Bécancour et les péquistes qui ont mis la clé sous la porte.

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