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PlayStation 4: Sony joue son va-tout avec sa future console de salon

PS4: Sony joue son va-tout

PLAYSTATION 4 - C'est incontestablement LE rendez-vous que l'industrie du jeu-vidéo attendait avec impatience. Mercredi à 18h à New York, le groupe japonais Sony devrait présenter sa quatrième console de salon, la PS4.

Du moins, théoriquement. L'invitation envoyée à la presse ne mentionne pas de nouvelle console pour le moment: "PlayStation: l'évolution. Soyez le premier à savoir". La PlayStation 3 devrait donc enfin laisser sa place à une petite soeur en 2013, 7 ans après sa sortie en novembre 2006.

En annonçant sa console de nouvelle génération avant Microsoft, Sony souhaite inverser le rapport de force qui avait eu lieu à l'époque avec Microsoft, qui avait sorti sa Xbox 360 un an avant la PS3, cantonnant le japonnais dans un rôle de suiveur pendant plusieurs années. Bien que plus en avance, elle sortira toutefois après la nouvelle console de Nintendo, la Wii U, déjà commercialisée en novembre dernier.

Que ce soit Sony ou Microsoft, les deux rivaux jouent une partie risquée en retardant la sortie de leurs nouvelles consoles, qui entament respectivement leurs septième et huitième années d'existence. Dans un secteur tiré par l'innovation, la stratégie qui pousse à exploiter le potentiel de machines sur lesquelles les constructeurs ont mis du temps à dégager de la rentabilité, semble fragile.

Sony joue une partie de son destin

Chez Sony, on regarde la situation d'un œil anxieux, en souhaitant renouer avec le triomphe de la PlayStation 2. Lancée en 2000, le célèbre monolithe a été vendu à plus de 150 millions d'exemplaires. C'est à ce jour la console de salon la plus vendue de l'histoire, ce que la PS3 (sortie en 2006) n'a pas su rééditer avec ses 77 millions de machines écoulées, selon les derniers chiffres du cabinet IDC.

Le constructeur japonais traverse une grave période de turbulences, qui l'oblige à réussir sa prochaine génération. Un plan de redressement de 10.000 suppressions de postes a été lancé au printemps 2012, en prévoyant une perte annuelle de 4 milliards d'euros.

L'agence de notation Fitch a d'ailleurs relégué ce géant, auparavant hégémonique, au rang de junk bond ("obligation pourrie"). Sony compte désormais délaisser les téléviseurs et les appareils photos, pour se renforcer sur la téléphonie mobile, l'imagerie numérique et les jeux-vidéo.

Et ce n'est pas sa console portable, la PS Vita, lancée en décembre 2011, qui pourrait rattraper cette mauvaise passe. Les ventes ne sont pas au rendez-vous. Le Guardian évoque ainsi 4 millions d'unités vendues en 10 mois. Un chiffre modeste, qui a même poussé le PDG de Sony Kazuo Hirai à déclarer au Wall Street Journal que les ventes actuelles de PS Vita se situent "dans la fourchette basse des prévisions".

La Wii U se vend mal ? Ce n'est pas une bonne nouvelle pour Sony

Les nouvelles en provenance de Nintendo ne sont pas faites pour rassurer Sony. Si la console a commencé sur les chapeaux de roues avec 400.000 unités vendues lors de sa première semaine de commercialisation aux Etats-Unis, depuis, la fièvre est retombée, avec seulement 3,06 millions de consoles vendues en 2012, neuf mois après sa sortie.

"Nous avons revu nos chiffres car les ventes de la période de Noël ont été inférieures aux attentes", expliquait en janvier Nintendo. Et les premières analyses du début 2013 ne sont guère réjouissantes: entre 45.000 et 59.000 Wii U auraient été vendues aux États-Unis en janvier selon le groupe NPD, soit la pire vente de console en un mois depuis 2007.

Un marché en mutation, très concurrentiel

Ces ventes décevantes s'expliquent par une évolution du marché des jeux vidéo. Celui-ci n'est plus l'apanage d'une poignée de grands constructeurs qui font la pluie et le beau temps. Avec le succès toujours plus fulgurant des smartphones et des tablettes, d'autres acteurs peuvent développer des jeux innovants sur des supports puissants et connectés à Internet. Avec un argument non négligeable: le prix. Quand un jeu PS3 coûte la bagatelle d'une cinquantaine d'euros, un software disponible sur iPad ou tablette Android n'excède guère les 5 euros.

Aussi, le trio Nintendo-Sony-Microsoft est confronté à un nouveau défi avec le développement des télévisions connectées et de la technologie du "cloud gaming" (jeu dématérialisé en ligne). Plus besoin de consoles ni de jeux vendus sur disques optiques pour jouer. Tout est disponible en ligne et de partout, pourvu qu'on soit équipé d'une bonne connexion Internet.

Et les trois constructeurs historiques pourraient même être concurrencés par un des géants du "cloud gaming" sur leur terrain de prédilection: la télévision du salon. Valve, la société à l'origine de Steam, la plus grande plateforme de distribution de jeux en ligne sur PC, serait en train de préparer le lancement d'une console de salon basée sur ce système.

Microsoft et Sony semblent mieux préparés pour la transition technologique. Le premier avec son Xbox Live, qu'il a intégré à sa machine de guerre Windows, le second avec le rachat en juin 2012 de Gaikai pour 300 millions d'euros, une compagnie californienne spécialisée dans le jeu vidéo en ligne. Nintendo, le pionnier du secteur (1980), peine encore à rattraper son retard, avec une stratégie en ligne assez vague.

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