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Raphaëlle de Groot à la Biennale de Venise: une Québécoise, tentera d'en mettre plein la vue en gondole

Une Québécoise tentera d’en mettre plein la vue à la prestigieuse Biennale de Venise
Galerie Graff

La Montréalaise Raphaëlle de Groot aura la chance de participer à l’un des plus prestigieux événements d’art contemporain de la planète en se rendant à la Biennale de Venise, en mai prochain. Travaillant en étroite collaboration avec la Galerie de l’UQAM, l’artiste visuelle offrira une performance inédite en utilisant à son plein potentiel l’environnement de la Sérénissime.

Fébrile et visiblement honorée d’avoir été choisie, Raphaëlle de Groot semble pleinement consciente de l’ampleur du projet. «J’ai l’impression d’être sur le bout d’un tremplin et de me préparer à être projetée vers quelque chose de très grand. La Biennale, c’est quelque chose de complexe et d’étourdissant. Ça m'oblige au dépassement. Je vais y faire un passage éclair de quelques heures en espérant attirer les regards.»

La directrice de la Galerie de l’UQAM, Louise Déry, est à même d’exprimer à quel point l’aventure est immense. «On peut dire que la Biennale est l’équivalent des Jeux olympiques des arts visuels. C’est aussi gros et important que ça. Avec la participation de notre petite galerie universitaire montréalaise, on arrive à exercer un impact sur le marché international de l’artiste. C’est quand même assez fort.»

Dans un lieu où le but ultime est d’être vu, Raphaëlle de Groot a décidé de déambuler sur une gondole en masquant ses yeux tout au long du parcours. «La première phase de la performance va débuter au cœur des Giardini, où se déroule la Biennale. Je vais me transformer en m’encombrant de plusieurs objets que j’aurai apportés dans mes valises et d’autres que je vais trouver sur place. Ensuite, je vais me déplacer sur une gondole sans réellement prévoir de fin à la performance. Puisque je ne verrai rien, il y a une part d’imprévu avec le public et avec moi-même. Je peux me perdre ou m’emballer dans ma tête. Mais j’ai envie de prendre le risque.»

Louise Déry explique avoir été particulièrement touchée par sa démarche artistique. «Raphaëlle est prête à se plonger dans une situation précaire pour voir comment on peut agir autrement en tant qu’artiste aujourd’hui. En s’encombrant de prothèses, son travail peut sembler très pointu en arts visuels, mais c’est aussi très proche de la réalité de beaucoup de gens qui ont un handicap. Le public sera amené à se questionner sur ses fragilités et sur le risque.»

En supportant financièrement le projet, le Conseil des arts et des lettres du Québec continue d’assurer la présence d’artistes québécois un peu partout à travers le monde. «Chaque année, nous sommes représentés dans plus de 60 pays et notre budget de représentation à l’international a augmenté de 100 %», précise Yvan Gauthier, président-directeur général du CALQ. «On croit que la Biennale peut exercer une très grande influence sur nos artistes et que leur développement ira en accéléré après leur passage.»

Loin du budget de 1,3 million de dollars investi par le Canada à la Biennale, l’initiative québécoise coûtera tout au plus 50 000 $, afin de financer la performance, le transport et l’analyse de l’expérience. «Notre présence là-bas servira de rampe d’essai», ajoute M. Gauthier. «On va vérifier s’il est bénéfique et envisageable pour nous d’envoyer nos artistes à Venise sur une base continue.»

Malgré les sommes limitées, Louise Déry est convaincue que son équipe peut faire de grandes choses. «On va travailler de façon fin finaude pour que la performance circule beaucoup. On ne se gênera pas pour partager notre préparation et la prestation sur les réseaux sociaux pour qu’on en parle le plus possible.»

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