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«Shadows of Liberty»: le documentaire d'un Québécois sur la dérive des médias américains (VIDÉO/PHOTOS)

«Shadows of Liberty»: le documentaire d'un Québécois sur la dérive des médias américains (VIDÉO/PHOTOS)

Écrit, réalisé et produit par le cinéaste Jean-Philippe Tremblay, le documentaire Shadows of Liberty démontre comment la censure, la manipulation et le contrôle des grandes corporations ont détruit la liberté des médias aux États-Unis. Figurant parmi les nominés à titre de documentaire de l’année au gala Cinema for Peace du 9 février dernier à Berlin, le film sera projeté au Cinéma du Parc de Montréal du 1er au 7 mars prochain.

Vérités étouffées, intégrité bafouée au nom du sensationnalisme, médias motivés par les bénéfices, propagande idéologique au profit des mégas entreprises, disparition des médias indépendants: les constats de Shadows of Liberty sont percutants.

Après 18 ans à travailler à la caméra, aux éclairages ou au montage dans le milieu du cinéma et de la télévision, Jean-Philippe Tremblay a été repêché par la compagnie de production britannique Docfactory pour réaliser Shadows of Liberty, un projet dans lequel il a investi deux ans de sa vie. «En constatant que les derniers projets sur le sujet dataient de quelques décennies, j’ai compris que je devais absolument faire le film», a-t-il déclaré. «Presque tout ce qu’on apprend de nos jours passe par la télé, les journaux, la radio ou le web. C’est un sujet hyper important pour la population.»

Ne se gênant pas pour relever les travers médiatiques d’un pays dont l’un des fondements repose sur la liberté de presse, le documentaire donne la parole à plusieurs grands journalistes américains qui expliquent comment leurs patrons ont étouffé plusieurs nouvelles dérangeantes. Avec plus de 166 journaux fermés et plus de 35 000 emplois perdus dans les médias depuis 2008, les États-Unis sont dans une classe à part. «Avec l’absence de médias publics comme la BBC, CBC et Radio-Canada, qui doivent servir la population, les médias américains sont uniquement contrôlés par des entreprises en quête de profits. J’aurais pu faire un documentaire semblable au Canada, même s’il y a des médias publics, mais les problèmes auraient été différents. En ayant grandi au Québec et en Ontario, et en vivant en Angleterre depuis douze ans, je peux dire que chaque fois que je vais aux États-Unis, je constate que les médias nous frappent dans la face comme nulle part ailleurs.»

Selon Shadows of Liberty, de 40 et 47% de ce qui est considéré comme des nouvelles serait en réalité le fruit du labeur des relationnistes des grandes compagnies. Le documentaire démontre également que le gouvernement américain n’a cessé d’assouplir les règles entourant les pratiques de ces entreprises. «En 1934, le gouvernement a laissé le privé contrôler les antennes radio gratuitement, avant de faire la même chose avec la télévision. Quand Reagan et Clinton étaient présidents, on a même trouvé le moyen de passer des lois pour faciliter leur travail encore plus. Le gouvernement devrait défendre les intérêts de la population, mais il préfère se soumettre aux pressions du privé.» Croyant encore au pouvoir des journalistes, Jean-Philippe Tremblay est d’avis que la gratuité d’Internet et la présence accrue de médias indépendants pourront servir de contrepoids à la propagande des médias de masse.

Si le film a été présenté à travers le monde dans les grands festivals de documentaires (Hot Docs à Toronto, IDFA à Amsterdam, Sheffield Doc en Angleterre), il n’a toujours pas trouvé de festival intéressé à présenter le film aux États-Unis. «On va s’arranger pour qu’il soit vu à travers les médias indépendants. On va prendre la route du peuple.»

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