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Le leadership à distance

Le leadership à distance

L'image classique que l'on se fait du meneur d'hommes au hockey est celle d'un vétéran qui se lève au milieu du vestiaire et livre un message émotif à ses coéquipiers. Un peu ce que Marc Messier a caricaturé dans Les boys en parlant de dureté du mental...

Un texte de Guillaume Lefrançois

Mais en 2013, les options pour communiquer sont plus nombreuses et Erik Cole a utilisé la situation à son avantage. Plutôt que de parler à ses coéquipiers après le match samedi, quand les émotions étaient vives à la suite d'un cinglant revers de 6-0, ou d'attendre à lundi matin, le vétéran a simplement texté le groupe.

« On a une discussion de groupe qu'on a lancée pendant le lock-out, a expliqué Cole, revenant sur une histoire d'abord ébruitée par La Presse. On s'en sert pour se taquiner, pour savoir qui a besoin de covoiturer avec qui. J'ai envoyé un message en disant que chaque équipe traversera des moments difficiles, et qu'on en traverse un maintenant. C'est à nous de nous en sortir. Je veux être meilleur et faire partie de la solution. »

« Il évolue avec son époque, a jugé le défenseur Josh Gorges, au sujet du moyen employé par Cole. Mais je crois aussi qu'il est très intelligent. Il a voulu laisser tomber la poussière.

« C'est un message d'un vétéran qui a connu sa part de soirées difficiles, qui comprend que ça va mal. On le sait et on ne l'accepte pas. On ne peut pas se morfondre, il faut passer à autre chose. »

Michel Therrien, lui, a grandement apprécié l'initiative du doyen des attaquants du Tricolore.

« Il a fait un beau geste hier, il a réalisé qu'il n'en donnait pas assez, a estimé l'entraîneur-chef. Une chose importante pour moi, et que j'ai dite aux joueurs, c'est de s'assurer d'être un bon coéquipier. Il veut l'être. Je suis convaincu qu'il va rebondir. »

Encore la passion?

Évidemment, en réitérant au camp d'entraînement qu'il allait songer à son avenir l'été venu, Cole s'est placé dans une situation délicate. Chaque léthargie, chaque geste en apparence désintéressé, lui vaudra des questions sur son degré de motivation.

Cole a assuré que sa tête est entièrement au hockey.

« J'aime venir à l'aréna chaque jour, soutient-il. Il n'y a pas une journée où je ne suis pas venu. Même en congé, je viens ici travailler seul ou pour mes enfants. J'aime venir ici, être avec les gars. C'est ce qui rend notre travail si plaisant. »

Cole a certes montré des signes encourageants de temps à autre. Une sortie de deux points face aux Sénateurs il y a une semaine, et un match inspiré face aux Devils du New Jersey, au cours duquel il a entraîné la punition qui a mené au but gagnant, ont laissé croire que l'on reverrait le Cole de la saison dernière.

Sans déclencher l'alarme, Cole reconnaît que 2 buts et 2 passes en 11 matchs, après une campagne 2011-2012 de 35 buts, ce n'est pas suffisant.

« Je ne suis pas frustré, mais je ne suis pas content de mon départ. Il y a eu des matchs où je me sentais bien. Mais avec toutes les punitions, les matchs ont manqué de rythme. Ça va revenir, je ne suis pas excessivement inquiet. Mais je dois être meilleur. »

C'est maintenant avec Brandon Prust comme ailier, mais toujours avec David Desharnais au centre, que Cole devra prouver que les observateurs ne devraient pas non plus être « excessivement inquiets ».

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