Le militaire canadien Jeffrey Paul Delisle, coupable d'abus de confiance et d'avoir transmis des informations confidentielles à la Russie, a été condamné vendredi à une peine de prison de 20 ans, moins le temps passé en prison depuis son arrestation.
La peine équivaut donc à 18 ans et 5 mois de pénitencier de plus. Il doit aussi payer une amende d'environ 112 000 $, soit le montant qu'il avait reçu des Russes.
Le juge Patrick Curran a expliqué que Delisle savait que les renseignements qu'il vendait à la Russie devaient rester secrets, et qu'il savait qu'il ne devait pas agir comme il l'a fait.
Delisle a commis un crime sérieux, selon le juge, même si l'ampleur des dommages causés à la sécurité nationale par ses actions n'est pas clairement déterminée.
Delisle est resté de marbre en écoutant le juge prononcer sa peine, mais sa fille avait les larmes aux yeux.
La Couronne recommandait qu'il passe 20 ans derrière les barreaux. La défense, quant à elle, recommandait de 9 à 10 ans d'emprisonnement.
Cette cause crée nécessairement un précédent au pays. Jeffrey Paul Delisle est le premier Canadien à être condamné depuis que la loi punissant les gens coupables d'espionnage a été revue, après les attentats du 11 septembre 2001.
Delisle, 41 ans, était basé à Halifax. Il a été arrêté en janvier 2012. Il avait reconnu sa culpabilité aux accusations portées contre lui.
Le SCRS montré du doigt
Par ailleurs, l'avocat de Delisle a affirmé, jeudi, que les responsables des services de renseignement canadiens n'ont pas tenté d'obtenir plus d'informations de la part de son client, qu'ils n'ont même pas interrogé.
Seule la Gendarmerie royale du Canada l'a questionné, en janvier 2012. Jeffrey Paul Delisle avait alors confirmé les doutes qui planaient contre lui et raconté comment il fournissait des renseignements aux Russes.
Me Mike Taylor s'est dit surpris que les autorités n'aient pas souhaité lui soutirer plus d'informations sur les échanges de renseignements.