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Des médecins généralistes souhaitent vendre des médicaments

Des médecins généralistes souhaitent vendre des médicaments
pills in hand
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En réponse à la loi 41 qui permettra aux pharmaciens de prescrire certains médicaments, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) envisage de demander au gouvernement du Québec le droit pour ses membres de vendre des médicaments.

La FMOQ a récemment ajouté un mandat à son inscription au Registre des lobbyistes du Québec afin d'obtenir «le pouvoir pour tous les médecins omnipraticiens, de vendre les médicaments qu'ils prescrivent à leurs patients».

«L'argument a toujours été que la personne qui prescrit les médicaments ne devrait pas les vendre. Avec les nouvelles règles pour les pharmaciens, plusieurs de nos membres nous demandent pour quoi ce serait deux poids, deux mesures», explique Jean-Pierre Dion, directeur des communications à la FMOQ.

Le 10 décembre dernier, une entente a été signée entre le Collège des médecins et l'Ordre des pharmaciens du Québec pour mettre en application la loi 41 qui permettra aux pharmaciens de prescrire des médicaments dont le diagnostic est déjà connu. Ils pourront également prolonger ou ajuster une ordonnance et interpréter une analyse de laboratoire. Le nouveau règlement devrait pouvoir être mis en application d'ici l'été prochain.

Devant ces pouvoirs élargis, plusieurs membres de la FMOQ ont fait pression auprès de leur direction afin qu'elle entreprenne des discussions à ce sujet avec le gouvernement québécois. «Pour le moment, aucune démarche officielle n'a été entreprise, mais nous pourrions le faire au cours de l'année», dit Jean-Pierre Dion.

Problèmes éthiques?

Pour le directeur des communications de la FMOQ, la population pourrait bénéficier de la vente de médicaments par les médecins généralistes. «Dans les régions éloignées, par exemple, les gens pourraient obtenir leurs médicaments directement chez le médecin, plutôt que de se rendre dans une pharmacie», dit-il.

Quant aux pressions que les omnipraticiens pourraient subir de la part des fabricants de produits pharmaceutiques, Jean-Pierre Dion affirme que les pharmaciens sont susceptibles de subir les mêmes pressions. «On présume que les pharmaciens et les médecins agiront de bonne foi», ajoute-t-il.

La vente de médicaments représente des revenus importants au Québec. Pour la période 2011-2012, la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) affirme que les ventes de médicaments sur ordonnance couverts par le régime public s'élèvent à 4 milliards$. Ce montant ne représente toutefois qu'une partie des médicaments vendus au Québec, puisque 56% de la population bénéficie d'un régime d'assurance privée et n'est donc pas couverte par la RAMQ.

Du côté du Collège des médecins, l'ordre professionnel des médecins québécois, on affirme qu'il est trop tôt pour commenter le dossier. «Si la fédération [des médecins omnipraticiens du Québec] nous présente une demande formelle, nous allons l'étudier afin de déterminer si ça peut améliorer les services et les soins de santé pour la population, explique Leslie Labranche, coordonnatrice aux relations publiques du Collège. Nous ne sommes pas fermés à l'idée.»

Pour leur part, les porte-parole de l'Ordre des pharmaciens du Québec n'étaient pas disponibles pour commenter le dossier mardi.

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