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Les chercheurs en santé dénoncent les coupes de 10 M $ imposées par Québec

Les chercheurs en santé dénoncent les coupes de 10 M$
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MONTRÉAL - Les chercheurs en santé du Québec ont dénoncé, mercredi, les coupes de 10 millions $ au Fonds de recherche du Québec - Santé (FRQS) annoncées par le gouvernement péquiste.

S'exprimant au nom des 18 centres de recherche en établissements de santé du Québec, le docteur Jacques Turgeon, du CHUM, a fait valoir que de nombreux chercheurs québécois seraient touchés par ces coupes qui ont été annoncées par Québec le 7 décembre dernier.

«Soyons clairs, couper 10 millions $ au FRQS, c'est amputer de manière drastique et définitive la recherche en santé au Québec. De nombreux chercheurs à tous les niveaux ne se relèveront pas de ces coupes», a-t-il déclaré devant une salle bondée de chercheurs, d'étudiants et de patients réunis à l'hôpital Notre-Dame.

Il a appelé à un financement durable de la recherche en santé et a dit vouloir rencontrer les ministres concernés pour discuter de stratégies en la matière. Il a d'ailleurs noté que le ministre de la Santé, le docteur Réjean Hébert, était lui-même un ancien directeur de centre de recherche.

En imposant des coupes dans la recherche, le gouvernement fragilise l'espoir de milliers de patients qui comptent sur les fruits de la recherche, a-t-il observé.

L'une de ces patientes, Michèle St-Pierre, atteinte d'un cancer de l'ovaire, a d'ailleurs pris la parole pour expliquer l'espoir qu'elle plaçait dans la recherche en santé. En son nom et en celui d'autres patients, les centres de recherche ont lancé une campagne de sensibilisation baptisée «Je suis Michèle», qui sera présente sur les réseaux sociaux.

«Ce qu'il faut que je fasse présentement c'est de rester en vie, et l'espoir, c'est que la recherche amène un vaccin ou amène une autre chimio qui va vaincre et faire disparaître tout ce cancer-là», a-t-elle raconté.

Elle demandé au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, et à la première ministre Pauline Marois de ne pas couper dans la recherche.

«En coupant, vous tuez notre espoir, vous tuez mon espoir, c'est tout ce qu'il reste», a-t-elle plaidé.

Selon les chercheurs, des coupes de 10 millions $ sur un budget total d'environ 80 millions $ pourraient se traduire par une réduction de 85 pour cent des bourses destinées aux étudiants des cycles supérieurs, ou par une réduction de moitié des bourses de carrière des chercheurs, ou encore par une diminution de 30 pour cent des fonds accordés aux centres de recherche.

Des chercheurs ont également parlé de l'importance des bourses pour continuer leur travail.

«On a plein d'idées, on veut travailler, mais pour travailler il nous faut de l'argent», a déclaré Laïla-Aïcha Hanafi, étudiante au doctorat en immunologie du cancer qui travaille à développer un vaccin contre le cancer.

Lorsqu'il a annoncé les coupes au FRQS et à d'autres fonds de recherche, le gouvernement a souligné qu'il préparait une politique nationale de la recherche et de l'innovation qui sera annoncée ce printemps.

Mais pour le docteur Turgeon, l'incertitude plane, et récupérer des sommes perdues ne se fait pas si facilement.

«On ne peut pas arrêter la bourse d'un étudiant demain matin. (...) On ne peut pas arrêter un laboratoire», a-t-il illustré.

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