Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Gentilly-2 : les libéraux savaient, affirme le PDG d'Hydro-Québec

Gentilly-2 : les libéraux savaient, affirme le PDG d'Hydro-Québec
Radio-Canada

Le professeur en génie physique à Polytechnique Guy Marleau a proposé au gouvernement de privatiser les installations de la centrale nucléaire Gentilly-2, à Bécancour.

Guy Marleau est intervenu mercredi matin lors de la commission parlementaire à Québec. Il considère que Québec fait fausse route en fermant Gentilly-2.

Selon lui, le gouvernement devrait privatiser la centrale nucléaire de Bécancour puisqu'il croit que des entreprises privées pourraient investir, rénover et exploiter ses installations.

Le professeur titulaire au département de génie physique à Polytechnique, à Montréal, a aussi affirmé que l'Institut de génie nucléaire prévoit une baisse des inscriptions à la suite de la fermeture de la seule centrale nucléaire du Québec.

Son intervention a été suivie par celle de la Conférence régionale des élus du Centre-du-Québec (CRÉCQ), qui demande à avoir son mot à dire sur le fonds de diversification de 200 millions de dollars. La députée libérale de Trois-Rivières, Danielle Saint-Amand, a reproché à la CRÉCQ de ne pas avoir pris position sur la fermeture de Gentilly-2.

Point de vue des syndicats

La commission parlementaire a entendu en fin d'avant-midi les différents syndicats d'Hydro-Québec.

Les syndicats, qui sont affiliés à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) ont rappelé que le préavis de fermeture de la centrale n'a été que de trois mois. Dans un communiqué envoyé en marge de la commission, le président de la FTQ, Michel Arsenault, a précisé ses attentes.

La FTQ a adressé au gouvernement une dizaine de revendications, dont celle de surseoir à la suppression de 2 000 postes chez Hydro-Québec annoncée lors du dernier budget, afin de permettre aux 700 personnes frappées par la fermeture de Gentilly-2 de se replacer.

Le groupe Sortons le Québec du nucléaire et la Commission canadienne de sûreté nucléaire font partie des intervenants qui prendront la parole en après-midi.

La commission parlementaire entendra en fin d'avant-midi les différents syndicats d'Hydro-Québec. Le groupe Sortons le Québec du nucléaire et la Commission canadienne de sûreté nucléaire font partie des intervenants qui prendront la parole en après-midi.

Les libéraux savaient, affirme le PDG d'Hydro-Québec

Le président-directeur général d'Hydro-Québec soutient que le gouvernement libéral de Jean Charest avait été mis au courant de l'augmentation des coûts de la centrale nucléaire Gentilly-2 bien avant les élections du 4 septembre dernier, qui ont porté le Parti québécois au pouvoir.

Thierry Vandal, qui comparaissait mardi en commission parlementaire à Québec, a confirmé que depuis 2010, Hydro-Québec envoyait des signaux au gouvernement au sujet de la rentabilité de la centrale.

Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont vivement réagi aux propos de Thierry Vandal. La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a accusé l'ex-gouvernement libéral « d'aveuglement volontaire ».

Les libéraux répondent qu'ils n'avaient pas tous les rapports en main à l'époque, notamment celui sur la réfection de la centrale de Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, et qu'ils avaient donc demandé à Hydro-Québec de garder la porte ouverte à la réfection de Gentilly-2.

Demande de sursis

Mardi, les Villes de Bécancour et de Trois-Rivières ont participé aux audiences de la commission. Elles s'opposent toujours à la décision de Québec de fermer la centrale Gentilly-2.

Dans son mémoire, la Ville de Bécancour a demandé un sursis de trois ans pour prolonger l'exploitation du réacteur de la centrale jusqu'en 2016. La Municipalité souhaite encore que Québec annule complètement sa décision de fermer Gentilly-2, mais elle qualifie sa proposition de compromis.

La Ville a exposé dans son mémoire les conséquences de la fermeture de la centrale nucléaire sur les plans économique, social et environnemental pour Bécancour et ses environs.

La Société du Parc industriel et portuaire de Bécancour ainsi que les chambres de commerce et d'industrie du Coeur-du-Québec et de Trois-Rivières ont également participé aux audiences de la commission sur le déclassement de la centrale, mardi.

Une commission attendue

La commission parlementaire est chargée d'étudier les répercussions du déclassement de la centrale Gentilly-2 sur Bécancour ainsi que le plan de diversification économique pour le Centre-du-Québec et la Mauricie.

Les députés doivent aussi entendre des représentants des syndicats des employés et du groupe Sortons le Québec du nucléaire. Après les deux jours d'audiences, la commission parlementaire, dont le mandat a été confié à la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles, devra revenir devant l'Assemblée nationale au plus tard le 21 février.

Comme il l'avait promis lors de la campagne électorale, le nouveau gouvernement du Parti québécois a annoncé la fermeture de la centrale nucléaire au terme de sa première séance du Conseil des ministres, en octobre dernier.

Les réactions à l'annonce officielle ont été nombreuses en Mauricie et au Centre-du-Québec, où plusieurs intervenants ont répété que le fonds de diversification de 200 millions de dollars proposé par Pauline Marois ne serait pas suffisant pour remplacer les 800 emplois perdus.

En ouvrant la porte à la tenue d'une commission parlementaire un mois plus tard, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a tout de même maintenu la décision de son gouvernement de fermer la centrale, faisant valoir que le projet de réfection n'était pas rentable.

La réfection coûterait 4,3 milliards de dollars, selon un rapport d'évaluation d'Hydro-Québec rendu public en octobre. Le déclassement avoisinerait quant à lui les 2 milliards de dollars.

Selon le PDG d'Hydro-Québec, la fermeture totale est prévue pour 2062, soit dans 50 ans, en raison de la structure même de la centrale.

Des travaux de préparation à la dormance seront réalisés sur une période de 18 mois jusqu'au milieu de 2014. Ils s'agira notamment de décharger le combustible du réacteur et de traiter l'eau lourde. Cette étape sera suivie d'une période de dormance de 40 ans. La centrale sera ensuite démantelée et le site, remis en état.

L'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Équiterre, la Fondation David Suzuki, Greenpeace et Nature Québec se mobilisent quant à eux pour réclamer un démantèlement plus rapide de la centrale nucléaire. Ils proposent d'échelonner les opérations sur 20 ans, soit deux fois plus rapidement que prévu.

INOLTRE SU HUFFPOST

14. Les sables bitumineux du fleuve Orinco au Venezuela

Les pires projets énergétiques, selon Greenpeace

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.