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Les films de Rémy Couture ont été classés par la Régie du Cinéma: ils seront de nouveau disponibles

Les films de Rémy Couture seront de nouveau disponibles
Courtoisie

MONTRÉAL - Rémy Couture a savouré une autre victoire en apprenant que ses deux courts métrages, maintenant classés par la Régie du cinéma (RCQ), pourront de nouveau se retrouver en circulation. Mais il n'a toujours pas digéré, tout comme son avocate, l'intervention de la Couronne auprès de la RCQ dans ce dossier.

Les oeuvres du maquilleur spécialisé en horreur, «Inner Depravity Vol. 1» et «Inner Depravity Vol. 2», n'avaient pu être évaluées par la RCQ puisqu'elles avaient été saisies par la Couronne.

«La Couronne est carrément débarquée avec un mandat de perquisition à la Régie du cinéma dans le but que la Régie ne puisse pas faire l'évaluation», a expliqué Rémy Couture lors d'un entretien téléphonique, mercredi.

«Le fait qu'ils ont décidé de donner la cote 18 ans et plus, ce que ça veut dire, c'est que légalement, on peut redistribuer le film», a-t-il précisé.

Les courts métrages étant inclus dans le matériel supplémentaire du DVD «Art crime», celui-ci avait également dû être retiré des tablettes des clubs vidéos et de la programmation d'Illico — autrement, la boîte de production FunFilm s'exposait à des amendes salées.

Rémy Couture a été acquitté en décembre dernier des trois chefs d’accusation de corruption de moeurs pour production, possession et diffusion de matériel obscène qui pesaient contre lui.

Le maquilleur se souvient que «tout le monde était en furie» lorsque la Couronne a investi les bureaux de la Régie du cinéma, puisque l'argument principal de la défense était la valeur artistique des courts métrages.

«Imaginez si le procès avait commencé et que j'étais arrivé avec un classement 18 ans et plus en disant: 'Regardez, on est en train de faire un procès sur du matériel qu'on juge obscène, illégal et criminel, mais un organisme gouvernemental juge qu'il y a une valeur artistique'. Il y aurait eu un problème», a-t-il fait remarquer.

Son avocate, Véronique Robert, a d'ailleurs vertement critiqué ces saisies, qu'elle a qualifiées d'abusives en entrevue téléphonique.

«Ça nous a privés d'un moyen de défense important, a-t-elle exposé. J'aurais pu plaider (le classement des courts métrages à la RCQ). Ça aurait été un élément de preuve.»

Pendant la semaine de voir-dire, dont le contenu était frappé d'une ordonnance de non-publication jusqu'à la fin du procès, Me Robert avait reçu l'interdiction formelle de mentionner l'épisode de la saisie.

«La Couronne a vraiment menacé que si on sortait devant jury l'histoire de la Régie du cinéma, ils allaient me faire sortir du dossier», a-t-elle confié, se demandant pourquoi les procureurs ont voulu jouer si dur.

Même si ce chapitre est clos — le délai d'appel est échu depuis le 21 janvier — tout n'est pas réglé pour autant dans la vie de Rémy Couture: il doit toujours rembourser environ 13 000 $ des quelque 35 000 $ qu'il a dépensés pour assurer sa défense.

«C'est bien beau que j'aie gagné, mais je ne suis pas remboursé. J'ai vendu mes REER, j'ai vidé mon compte de banque, j'étais à sec», a-t-il lancé à l'autre bout du fil.

Il compte cependant sur les profits qui seront engrangés grâce à un spectacle-bénéfice organisé par l'humoriste Mike Ward, auquel participeront notamment Guillaume Wagner et Dominic Paquet. L'événement aura lieu le 11 février au Club Soda.

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