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Selon la FEUQ, les universités doivent prendre leurs responsabilités et assumer leurs dérives administratives

Le sous-financement des universités, une manoeuvre politique?
PC

MONTRÉAL - Accusée de lancer des accusations à tous vents, la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins persiste : les administrations universitaires doivent prendre leurs responsabilités et assumer les dérives administratives qui leur incombe.

Martine Desjardins estime que le fardeau de la preuve n'est pas dans son camp, affirmant que la présence de scandales dans la gestion des universités québécoises n'est plus à prouver.

Cette pomme de discorde entre étudiants et recteurs laisse croire à Gerry Sklavounos, porte-parole libéral en matière d'Enseignement supérieur, qu'une intervention du ministre Pierre Duchesne, est nécessaire.

Ce fond de tension risque de nuire aux travaux du Sommet à venir sur l'avenir de l'Éducation, qui ne doit pas se traduire par un procès des universités. Pour éviter de travestir la mission de ce forum, un climat favorable doit être maintenu et il faut chercher à mettre fin au sentiment de méfiance à l'égard des administrations universitaires québécoises.

La présidente du Conseil d'administration de la CREPUQ et rectrice de l'Université de Sherbrooke, Luce Samoisette a répliqué en disant que cette manière d'aborder le débat ne permettra pas de régler grand-chose.

Mme Samoisette dit que les règles budgétaires actuelles permettent des amortissements sur plusieurs années, ajoutant que la Politique de capitalisation des immobilisations pour les réseaux de l'éducation, de la santé et des services sociaux prévoie des transferts entre le fonds de fonctionnement vers celui des immobilisations. C'est le cas notamment des équipements de laboratoire, des livres de bibliothèques, du mobilier, de l'appareillage et de l'outillage et des équipements informatiques pour les étudiants.

«Malheureusement, nous sommes loin du débat de fond sur les universités auquel le gouvernement a convié la société québécoise», a-t-elle déploré.

La FEUQ maintient néanmoins qu'une saine gouvernance ne sera possible que si la dilapidation des fonds publics vient à cesser.

Et l'organisation étudiante n'en démord pas et critique également certaines initiatives immobilières dont l'établissement d'un campus de l'Université de Sherbrooke à Longueuil. «Tout porte à croire que les sous-financements prétendus par les recteurs n'étaient qu'une manœuvre politique pour justifier une hausse des droits de scolarité», a conclu la présidente de la FEUQ.

La CRÉPUQ a du reste soulevé que le document préparatoire réalisé par le gouvernement sur la situation financière des universités peut amener des conclusions ambigües.

Dans un tableau d'un cahier thématique les soldes cumulés du fonds de fonctionnement et ceux des fonds d'immobilisations ont été combinés, ce qui montre un surplus. Or ces fonds font l'objet de restrictions, notamment ceux pour la recherche et les chaires. Selon la CRÉPUQ, cette présentation sème la confusion relativement à la situation financière réelle des universités.

Le président-directeur général de la CREPUQ, Daniel Zizian a tenu à ajouter que les décisions de transferts de fonds figurent aux états financiers vérifiés par les vérificateurs externes et déposés au gouvernement.

«Elles sont préalablement approuvées par les conseils d'administration (auxquels participent étudiants et professeurs) et il est trompeur d'affirmer qu'elles sont prises par les recteurs», affirme-t-il.

L'Université de Sherbrooke déplore quant à elle les attaques de la FEUQ au sujet de son campus de Longueuil.

«Cela est d'autant plus décevant que la direction de l'Université de Sherbrooke a récemment invité la FEUQ et Mme Desjardins pour leur présenter l'ensemble du dossier du campus de Longueuil et tenter de clarifier plusieurs incompréhensions véhiculées par sa porte-parole», affirme le vice-recteur au développement durable et aux relations gouvernementales, Alain Webster.

Selon le député libéral Gerry Sklavounos, les accusations de la FEUQ sont graves car elles laissent sous-entendre que les recteurs sont des fraudeurs utilisant des méthodes de calculs erronées et le mensonge dans leurs démonstrations comptables.

M. Sklavounos considère que le ministre doit s'en dissocier puisque ces affirmations «très graves» ont été faites selon lui à la suite d'une «analyse grossière des faits».

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