WASHINGTON - Les principaux négociateurs du Sénat américain qui participent aux négociations visant à éviter le «précipice fiscal» étaient pessimistes dimanche, à peine 24 heures avant l'entrée en vigueur de hausses d'impôts qui toucheraient presque tous les travailleurs américains.
Les pourparlers se poursuivaient toutefois et le vice-président, Joe Biden, a commencé à y jouer un nouveau rôle.
Le fait que les deux camps n'arrivent pas à s'entendre sur les niveaux d'imposition plus élevés et les impôts sur les héritages, entre autres sujets, a mené à une impasse dans les négociations entre le leader de la majorité au Sénat, le démocrate Harry Reid, et le leader républicain Mitch McConnell.
Un porte-parole de M. McConnell a cependant indiqué que le sénateur avait fait appel à M. Biden, un ami de longue date, pour tenter de relancer les pourparlers.
Les républicains ont retiré une proposition présentée il y a longtemps pour ralentir l'augmentation future des prestations de sécurité sociale en lien avec l'inflation dans le cadre d'un compromis pour éviter le «précipice fiscal».
Les démocrates ont affirmé que cette proposition avait miné les pourparlers et des sénateurs républicains ont déclaré à la sortie d'une réunion à huis clos du parti qu'elle n'était plus sur la table.
Le président Obama a encore fait monter la tension, lors d'une entrevue à l'émission «Meet the Press» au réseau NBC, en assurant que les républicains portaient la responsabilité de la crise actuelle, car ils n'arrivaient pas à accepter l'idée que «les impôts des Américains les plus riches devraient augmenter un petit peu».
Ces déclarations ont provoqué une riposte vigoureuse du président de la Chambre, John Boehner. «Les Américains ont élu le président Obama pour diriger, pas pour accuser», a-t-il lancé, en mettant en cause le refus du président de «tenir tête à son propre parti».
Au centre du blocage figurent les allègements fiscaux hérités de la présidence du républicain George W. Bush. M. Obama veut les laisser expirer pour les foyers aux revenus supérieurs à 250.000 dollars par an, tandis que les républicains ne veulent pas entendre parler d'une hausse des taux d'imposition et visent surtout les dépenses pour réduire le déficit.
Les «précipice fiscal» est une combinaison de hausses d'impôts et de coupes budgétaires importantes qui doivent entrer en vigueur le 1er janvier.