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Un sénateur membre de la NRA plaide pour un contrôle des armes

Un sénateur membre de la NRA plaide pour un contrôle des armes
AFP

Un sénateur démocrate conservateur a surpris plusieurs Américains, lundi, en disant souhaiter que l'industrie des armes à feu collabore à une réforme sur le contrôle des armes aux États-Unis, trois jours après la tuerie de Newtown.

Le sénateur de la Virginie-Occidentale, Joe Manchin, est membre de l'association américaine des armes à feu, la National Rifle Association (NRA), qui agit comme lobby pour bloquer tout contrôle des ventes des armes à feu aux États-Unis.

Reconnu comme un politicien « pro-armes » et soutenu par la NRA lors de sa course au sénat, M. Manchin croit que la tuerie a changé les paramètres du débat sur les armes, et il a souhaité lundi sur les ondes de la chaîne américaine MSNBC que les législateurs et l'industrie s'entendent pour trouver une solution à la violence causée par les armes. « On doit tous s'asseoir ensemble », a-t-il dit, réclamant « un dialogue vers une solution raisonnable ».

Depuis le massacre de vendredi, Barack Obama a lancé un appel à un changement de mentalité par rapport à la violence et a déclaré qu'il faudrait agir de façon significative pour empêcher de nouvelles tragédies, sans toutefois faire directement référence au contrôle des armes à feu.

Depuis vendredi, plusieurs élus américains ont plaidé pour un meilleur contrôle des armes à feu. La sénatrice démocrate Dianne Feinstein a annoncé dimanche qu'elle allait proposer une loi pour interdire les fusils d'assaut, dès l'entrée en fonction du nouveau Congrès au début janvier.

Une loi signée par le président Clinton en 1994 les avait interdites, mais la loi a expiré en 2004 et n'a jamais été renouvelée depuis.

Plusieurs démocrates ont promis de se pencher sur la question, alors que les conservateurs, traditionnellement plus favorables à l'industrie des armes à feu, sont surtout restés silencieux à ce sujet depuis le massacre.

Un problème « 100 fois plus grand » que Medicare pour Obama

La réforme - s'il y en a une - sera minuscule, évalue le chercheur et membre de l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, Guillaume Lavoie.

M. Lavoie affirme que le président ne peut pas s'attaquer directement au deuxième amendement de la Constitution américaine qui donne le droit aux Américains de posséder des armes. Pour modifier la constitution américaine, il faut l'approbation des deux tiers de la Chambre des représentants ainsi que les deux tiers du Sénat, puis les trois quarts des États doivent ratifier l'amendement, explique-t-il. « Donc c'est un processus qui est très long, qui prend énormément de temps », dit le spécialiste.

Ce qui est plus envisageable, c'est de baliser ce droit, croit le chercheur. Par exemple, en interdisant la vente de certains types d'armes, comme les armes d'assaut qui sont faites pour l'armée. Mais « on ne peut pas concevoir un processus législatif sans que la Chambre des représentants, le Sénat et le président soient impliqués », expose M. Lavoie. De plus, « il y a des dizaines de milliers de lois sur les armes à feu aux États-Unis. Certaines sont au niveau fédéral, mais plusieurs sont au niveau des États, voir locales », ce qui rend le problème extrêmement complexe.

Une réforme pour mieux contrôler les armes serait 100 fois plus difficile pour Barack Obama que l'a été la réforme de la Santé, déjà elle-même très compliquée, fait valoir le chercheur.

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