Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Clotaire Rapaille, l'opéra rock : l'ADN d'une légende (ENTREVUE)

Clotaire Rapaille, l’opéra rock : l’ADN d’une légende (ENTREVUE)

Convaincus que Clotaire Rapaille est le genre de personnage qui ne mérite pas d'être oublié, les membres de la Troupe du Futur ont eu envie de se projeter en 2045, dans un Québec souverain perdu dans la brume de son identité, où les nouvelles provinces que sont Victoriaville, Drummondville, Sherbrooke et Granby font appel au magicien de l'image afin d'identifier le « code » de leur singularité. Repoussant sans cesse les frontières de leur imaginaire, Olivier Morin, Guillaume Tremblay et Navet Confit feront raisonner la mélodie déjantée de leur opéra rock entre les murs du Théâtre d'Aujourd'hui.

Deux ans après que Clotaire Rapaille ait décrit les habitants de la Vieille Capitale comme une population de masochistes ayant un fort penchant pour la comparaison avec Montréal, une relation amour-haine avec les anglophones et une drôle de curiosité pour la radio-poubelle, le Théâtre du Futur imagine l'homme au C.V. truqué venir prêter main forte à la nation québécoise, en se gardant bien de remettre les pieds dans la ville de ses échecs passés. « On s'est beaucoup moqué de lui, à tort et à raison, affirme Olivier Morin. Avec ses lunettes fumées, son trenchcoat et ses airs de poète frimeur, Clotaire Rapaille est un personnage plus grand que nature. Mais ça reste quelqu'un de fascinant qui avait commencé une analyse intéressante et dérangeante pour les gens de Québec. En débutant l'écriture, on a voulu imaginer qu'elles auraient été les conclusions de son étude. »

Même s'il a créé la légende d'un Québec indépendant en manque de projet fédérateur plusieurs mois avant le début du Printemps érable, Olivier Morin croit que le peuple de la fleur de lys se cherche encore. « Ce qu'on a vu, senti et entendu dans les rues au printemps dernier, c'est le pouls de nos capacités. Mais il nous manque un projet commun pour nous rassembler. On a appris à se confronter, on a démontré très clairement que nos convictions ne sont pas épuisées, mais on n'a pas encore trouvé la cause pour nous réunir. »

Puisqu'ils leurs idées de grandeur dépassaient largement le budget dont ils disposaient, Morin et compagnie ont priorisé une scène dépouillée de décor où la liberté d'évocation est reine. « On fait le spectacle dans la plus sincère pauvreté. Si on avait monté le texte tel qu'il est écrit, avec des villes qui brûlent et des voitures qui volent, ça nous aurait coûté 22 milliards à produire. »

Affirmant que le spectacle est à des années-lumière des comédies musicales que sont Starmania, Notre-Dame-de-Paris et Don Juan, Olivier Morin admet tout de même que Clotaire Rapaille, l'opéra rock a un petit quelque chose de grandiloquent qui lui plait beaucoup. Ayant confié la composition à Navet Confit, qui s'est permis quelques détours vers le disco, le métal, l'électro et la pop, Morin a écrit les chansons aux côtés de Guillaume Tremblay.

De retour dans la métropole après une série de spectacles acclamés au Festival OFF de Québec et au ZooFest de Montréal, Clotaire-Rapaille, l'opéra rock bouclera l'année au Théâtre d'Aujourd'hui les 20 et 21 décembre prochain.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.