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Fusillade dans l'école primaire Sandy Hook à Newtown, Connecticut: au moins 28 morts (PHOTOS/VIDÉO)

Fusillade dans une école du Connecticut

NEWTOWN, États-Unis - 20 enfants et 6 adultes ont perdu la vie dans la fusillade survenue vendredi 14 décembre à l'école primaire Sandy Hook de Newtown, dans le Connecticut, selon le dernier bilan officiel. Il s'agit d'un pires carnages jamais commis dans un établissement scolaire aux Etats-Unis.

Le président Barack Obama, très ému, peinant même brièvement à parler, a dénoncé en milieu d'après-midi un crime "haineux", soulignant que les victimes étaient "en majorité de beaux petits enfants âgés de 5 à 10 ans".

Le bilan dans l'école est de "20 enfants, 6 adultes, et le tueur" a déclaré Paul Vance, le porte-parole de la police du Connecticut, dans une conférence de presse à Newtown, ville tranquille de 27 000 habitants une ville de 27 000 habitants qui se trouve à une centaine de kilomètres au nord-est de New York. Une autre personne a été retrouvée morte dans un appartement à Newton, selon les autorités qui n'ont pas donné de détails à ce sujet, ce qui porte le bilan à 28 morts.

Le tueur présumé, qui se serait suicidé au moment de l'arrivée de la police sur les lieux, était arrivé dans l'école, où sa mère était institutrice, un peu après 9h30. Il portait deux pistolets, un Sig Sauer and un Glock, selon le New York Times. Et s'est concentré sur deux salles de classe, où il a froidement abattu 20 enfants hurlant de peur et 6 adultes. Sa mère fait partie des victimes, mais les informations étaient contradictoires vendredi soir, sur le lieu où son corps a été découvert. Elle pourrait être la personne trouvée dans l'appartement.

"Aujourd'hui, le diable a visité cette communauté"

Selon la police, 18 enfants sont décédés sur place, deux autres à l'hôpital. Une blessée a survécu. Parmi les six adultes, on compte la directrice et la psychologue de l'école. Les petits corps et ceux des adultes étaient toujours dans l'école vendredi soir, pour les besoins de l'enquête. La police a précisé que les identifications devraient être finies d'ici samedi 15 décembre. Tout le périmètre de ce secteur très boisé était bouclé par la police, avec de nombreux véhicules de pompiers.

Toute la journée, les parents se sont succédé dans la caserne de pompiers où les enfants avaient été évacués. C'est là que certains ont appris la terrible nouvelle. "On n'est jamais préparé à ce genre de choses", a déclaré le gouverneur Dan Malloy. "Aujourd'hui, le diable a visité cette communauté". Mais "nous sommes ensemble" dans ce drame, et "nous allons le dépasser", a-t-il ajouté. "C'est une horreur absolue. Il n'y a pas de mots pour la décrire", a déclaré à l'AFP Chuck Stofko, un consultant qui vit près de l'école, soulignant que la petite ville de Newtown était "spéciale". Les meurtres y sont inconnus. "C'est une communauté très soudée, tout le monde se connaît", expliquait aussi Melisa Latifi, 23 ans.

La police n'a pas révélé le nom du tueur. Les médias américains l'ont d'abord identifié comme Ryan, puis comme Adam Lanza, 20 ans - son frère Ryan, 24 ans, étant interrogé par la police. Les raisons de la tuerie sont encore inconnues.

Une centaine de coups de feu

Un témoin cité par CNN aurait entendu une centaine de coups de feu.

Un jeune élève d'environ 8 ans a raconté que ses camarades et lui avaient entendu des cris dans la matinée. On nous a dit "trouvez un endroit sûr, et on s'est caché dans les placards du gymnase", a-t-il témoigné. "Puis la police a dit 'on est en train d'évacuer, vite, vite'. Nous avons alors couru jusqu'à la caserne de pompiers...Et nous sommes contents d'être vivants", a ajouté le petit garçon.

Mergim Bajraliu, âge de 17 ans, dit avoir entendu l'écho des tirs depuis sa maison, et avoir couru jusqu'à l'école pour prendre des nouvelles de sa soeur de 9 ans. Selon lui, sa soeur, qui n'a pas été blessée, a entendu un cri sur le système d'intercom.

Il a ajouté que les enseignants tremblaient et pleuraient alors qu'ils sortaient de l'école. "Tout le monde était simplement traumatisé", a-t-il dit.

Les photos du drame compilées par nos collègues du HuffPost américain

La suite de l'article en-dessous du diaporama

Connecticut State Police Release Sandy Hook Report

Sandy Hook Elementary School Shooting

Une ville abasourdie

Newton était complètement sous le choc vendredi, ses habitants se demandant comment un tel drame était possible, dans leur petite ville tranquille, à l'approche de Noël.

"C'est choquant, j'ai reçu un coup de fil au travail ce matin et je ne peux pas croire que ce genre de chose arrive dans une petite ville comme la nôtre, en plus dans une école primaire", a commenté un père d'une petite élève prénommée Alexis.

"Ca semble complètement irréel. C'est le genre de chose qu'on lit dans les journaux, qu'on entend dans les journaux. Mais que ça arrive si près de chez vous... Je pense que je suis encore sous le choc", a poursuivi son épouse.

Des centaines de parents, tremblants d'angoisse, se sont précipités à l'école, cherchant à savoir si leur enfant était sain et sauf.

Ce drame s'ajoute à plusieurs autres qui ont défrayé la chronique ces derniers mois, notamment la tuerie survenue en juillet dans un cinéma du Colorado, où 12 personnes ont été tuées lors de la première du nouveau film de "Batman".

Réactions politiques

Barack Obama a aussitôt fait "part de ses sympathies aux familles touchées". Lors d'un point presse organisé à Washington en milieu d'après-midi, le président américain a confié qu'il avait "le coeur brisé", en essuyant une larme.

"Nous avons subi trop de tragédies" comme la fusillade du Connecticut, a-t-il poursuivi, avant d'appeler à des "actions significatives" pour éviter de telles fusillades.

Le président a par ailleurs ordonné que les drapeaux soient mis en berne sur tous les bâtiments publics pendant quatre jours. "Notre coeur est brisé", a-t-il dit.

Le premier ministre Stephen Harper a réagi à cette " terrible nouvelle" en envoyant deux messages sur Twitter, l'un en français, l'autre en anglais. Le premier ministre indique que "les Canadiens prient pour les élèves et les familles (...) touchés par cette violence insensée".

Le débat sur les armes à feu sera-t-il relancé?

Interrogé lors de son point de presse quotidien sur les conséquences de cette énième fusillade vis-à-vis de la réglementation sur les armes, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a répondu que ce n'était "pas le jour" pour parler de politique.

"Je pense qu'il est important, (...) de ressentir une énorme empathie pour ceux qui ont été touchés", a-t-il déclaré.

Le réalisateur Michael Moore n'a pas eu la même réserve. Sur Twitter, il a dénoncé les "experts et politiciens" qui repoussent selon lui le débat sur le port d'armes.

Les armes à feu ont tué 31 000 personnes aux Etats-Unis en 2009, dernière année pour laquelle des chiffres officiels sont disponibles. Parmi ces morts, plus de 18 000 sont des suicides.

La fusillade de Newtown est une des plus graves ayant jamais touché un établissement scolaire. Vendredi soir, une cinquantaine de personnes a manifesté devant la Maison Blanche pour réclamer une réglementation plus sévère sur les armes à feu. L'Union européenne a exprimé vendredi soir son "choc" et son "horreur" et le secrétaire général de l'ONU a dénoncé un crime "haineux et inconcevable".

En 2009, les armes à feu ont tué 31.000 personnes aux Etats-Unis, dont plus de 18.000 sont des suicides.

Plusieurs drames similaires ont contribué à relancer régulièrement le débat sur le contrôle des armes à feu aux Etats-Unis. Quelques semaines après la tuerie survenue dans un cinéma d'Aurora au Colorado, un ancien soldat avait tué 6 personnes dans un temple sikh d'Oak Creek, dans le Wisconsin, avant de se donner la mort.

Le précédent Virginia Tech en 2007

À Columbine, en avril 1999, deux adolescents avaient ouvert le feu dans leur lycée, tuant 12 élèves et un enseignant avant de se suicider. En avril 2007, un étudiant de 23 ans avait tué 32 personnes avant de se donner la mort sur le campus de Virginia Tech.

Interrogé lors de son point de presse quotidien sur les conséquences de cette énième fusillade vis-à-vis de la réglementation sur les armes, le porte-parole d'Obama a affirmé penser que "ce n'était pas le jour" pour parler de politique. "Je pense qu'il est important, dans un tel jour (...) de ressentir une énorme empathie pour ceux qui ont été touchés", a expliqué Jay Carney, sans être en mesure de confirmer de bilan.

Après les tueries d'Aurora et Oak Creek cet été, Barack Obama souhaitait un "examen de conscience" qui permettrait de trouver "d'autres moyens pour réduire la violence", sans toutefois remettre en cause la loi sur le port d'armes.

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