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Syrie: Bachar al-Assad commence à perdre le contrôle, affirme la Russie

La Russie admet qu'Assad commence à perdre le contrôle
AP

MOSCOU - Le plus puissant allié dont dispose la Syrie, la Russie, a admis jeudi pour la première fois que le président Bachar al-Assad commence à perdre le contrôle de son pays et que les rebelles pourraient très bien remporter la guerre civile.

Quelques heures plus tard, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a affirmé que la Syrie était au bord de l'effondrement et que la chute du régime n'était plus qu'une question de temps.

Le ministre adjoint des Affaires étrangères russes, Mikhail Bogdanov, n'a toutefois pas laissé entendre que Moscou pourrait bientôt ne plus faire obstacle à l'imposition de sanctions internationales au régime Assad. Ses commentaires risquent néanmoins d'être perçus à Damas comme une trahison et pourraient en inciter plusieurs à lâcher le gouvernement.

M. Bodganov est responsable du dossier syrien au sein du ministère russe des Affaires étrangères. Il a prévenu que la Russie est prête à évacuer les milliers de ressortissants qui se trouvent toujours en Syrie, où les affrontements qui perdurent depuis près de deux ans ont fait quelque 40 000 morts.

«Il n'est malheureusement pas possible d'exclure une victoire de l'opposition, mais il faut constater les faits: la tendance est pour le gouvernement de perdre une part de plus en plus importante de son territoire», a dit M. Bogdanov.

Les insurgés ont actuellement le vent dans les voiles, après avoir capturé deux importantes bases militaires dans le nord du pays. Ils menacent aussi le siège du pouvoir de M. Assad, Damas. Un militant de l'Armée syrienne libre affirme que les rebelles sont sur le point d'étrangler la capitale.

Certains observateurs ont estimé que cette sortie de M. Bogdanov reflète potentiellement de nouvelles données sur le terrain, puisque Moscou est en bonne position pour connaître la force de l'armée syrienne.

«Un commentaire public comme celui-là semble démontrer un nouvel équilibre», a dit l'éditeur du magazine «Russia in Global Affairs», Fyodor Lukyanov.

M. Bogdanov a lancé un nouvel appel au compromis, déclarant que l'opposition aura besoin de beaucoup de temps pour renverser le régime et que le bilan ne pourra que s'alourdir.

«Les combats deviendront de plus en plus intenses et nous perdrons des milliers et peut-être des centaines de milliers de personnes, a-t-il dit. Si vous acceptez de payer un tel prix pour chasser le président, que pouvons-nous y faire? De notre côté, bien évidemment, nous trouvons cela inacceptable.»

M. Rasmussen a confirmé que l'OTAN a détecté l'utilisation par l'armée syrienne de missiles à courte portée à l'intérieur même du pays, estimant que cela témoigne d'un «mépris complet» envers le peuple syrien.

Par ailleurs, l'agence de presse officielle syrienne a affirmé jeudi que l'explosion d'une bombe dissimulée près d'une école a fait 16 morts en banlieue de Damas. La moitié des victimes seraient des femmes et des enfants.

L'agence SANA explique qu'une voiture piégée a explosé dans un quartier résidentiel de Qatana. Plus d'une vingtaine de personnes auraient aussi été blessées.

Au moins quatre attaques du même genre ont été perpétrées mercredi dans la région de Damas, endommageant notamment l'enceinte du ministère de l'Intérieur et faisant cinq victimes.

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