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VIH: un médicament contre le virus du SIDA prescrit sans l'aval de Santé Canada

Un médicament contre le VIH prescrit sans l'aval de Santé Canada
This Thursday, May 10, 2012 photo shows a bottle of Truvada at the office of Dr. Lisa Sterman in San Francisco. Sterman prescribes the drug off-label for about a dozen patients at high risk for developing AIDS. The pill, already used to treat people with HIV, also helps prevent the virus from infecting healthy people. The Food and Drug Administration is expected to decide by June 15 whether the pills maker Gilead Sciences should be allowed to formally market the drug for preventive use. (AP Photo/Jeff Chiu)
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This Thursday, May 10, 2012 photo shows a bottle of Truvada at the office of Dr. Lisa Sterman in San Francisco. Sterman prescribes the drug off-label for about a dozen patients at high risk for developing AIDS. The pill, already used to treat people with HIV, also helps prevent the virus from infecting healthy people. The Food and Drug Administration is expected to decide by June 15 whether the pills maker Gilead Sciences should be allowed to formally market the drug for preventive use. (AP Photo/Jeff Chiu)

Des chercheurs québécois s'apprêtent à tester l'efficacité d'un médicament préventif contre le sida sur une centaine d'hommes homosexuels de Montréal. La recherche devrait débuter au cours des prochaines semaines, mais certains médecins prescrivent déjà le médicament, sans attendre le feu vert de Santé Canada.

L'antirétroviral Truvada est autorisé au Canada, mais seulement pour traiter les patients séropositifs. La Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) rembourse pourtant, sans le savoir, des personnes en santé qui reçoivent le médicament à titre préventif.

Le Dr Réjean Thomas, qui le prescrit dans certains cas, cite en exemple « un patient dont le partenaire est séropositif et [qui] ne veut pas commencer un traitement ». « Même si mon patient est prudent sexuellement, il est très inquiet, [car] un condom, ça se brise », explique-t-il.

De plus en plus demandé, le Truvada a été autorisé aux États-Unis en juillet dernier. Des études, menées ailleurs dans le monde, démontrent que le médicament permet de réduire de 44 % le risque d'infection chez les hommes gais en santé.

« Ce sont des situations où on considère que notre patient est à risque très élevé de contracter [le VIH] et on pense que c'est temporaire. On pense à ce moment-là que c'est préférable de le traiter que de ne pas le traiter », précise le Dr Thomas.

Pour les partisans du Truvada, c'est un peu comme la ceinture et les bretelles : une sécurité qui s'ajoute au préservatif et aux tests de dépistages. Mais pour le moment, ce traitement coûte plus de 15 000 $ par année, car il doit être suivi tous les jours.

C'est l'infectiologue du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), Cécile Tremblay, qui mènera la recherche pour vérifier si le médicament peut être pris occasionnellement au Québec.

« Notre hypothèse, c'est que ça risque d'être plus efficace, parce qu'en administrant le médicament avant et pendant la période d'activité sexuelle, on est sûr d'avoir les concentrations sanguines suffisantes pour protéger », souligne-t-elle.

Les chercheurs espèrent toutefois que les personnes à risque ne délaisseront pas le condom en pensant avoir trouvé la pilule miracle.

  • 7000 Québécois ont contracté le VIH depuis 10 ans;
  • Plus de la moitié d'entre eux sont homosexuels.
  • 25 % des séropositifs québécois ignorent qu'ils sont atteints de la maladie

Avec les informations de Thomas Gerbet

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