DOHA, Qatar - Alors que l'urgence d'agir pour limiter le réchauffement climatique et ses conséquences se fait de plus en plus pressante, les négociations climatiques internationales ont repris lundi à Doha, au Qatar. C'est ce pays, premier émetteur de CO2 par habitant au monde, qui accueille la 18e conférence de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, du 26 novembre au 7 décembre.
Un rapport publié le 18 novembre par la Banque mondiale prédit que la température moyenne à la surface du globe risque d'augmenter de 4 degrés Celsius d'ici la fin du siècle, entraînant notamment des épisodes de chaleur extrême, une élévation alarmante du niveau des mers et une baisse de la production agricole.
Malgré cette urgence, la conférence de Doha ne provoque pas une grande mobilisation internationale, ni des responsables politiques ni de l'opinion publique. La 18e Convention se situe à mi-chemin entre la conférence de Copenhague, où les attentes étaient très fortes, et le prochain grand rendez-vous de 2015, où doit être signé un nouvel accord contraignant de réduction des gaz à effet de serre. Entre temps, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) doit rendre un nouveau rapport en avril 2014.
Aucune avancée majeure n'est attendue cette année. L'enjeu du sommet de Doha sera cependant de formaliser la seconde période d'engagement, qui suit la première phase du protocole de Kyoto, achevée en 2012. En 2011, un accord obtenu à l'arraché à Durban laissait une certaine ambiguïté sur la suite du processus.
La décision de l'Australie de rejoindre une seconde période d'engagement du protocole de Kyoto vient changer la donne. L'Australie appuie ainsi la position de l'Europe, dans la mesure où ni le Canada ni le Japon ne souhaitent s'engager sur cette seconde période. Les États-Unis ne se sont jamais engagés dans le protocole de Kyoto.