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Budget : le gouvernement Marois attendu de pied ferme

Le gouvernement attendu de pied ferme
CP

À quelques heures du dépôt du premier budget du gouvernement minoritaire de Pauline Marois, les attentes sont nombreuses dans les rangs de l'opposition et de divers groupes de pression. Reste à savoir comment le ministre des Finances, Nicolas Marceau, pourra répondre à leurs attentes tout en relevant les importants défis qui l'attendent.

Dans les rangs de l'opposition

Au Parti libéral du Québec (PLQ), on exhorte d'entrée de jeu le gouvernement à poursuivre les efforts entrepris pour éliminer le déficit budgétaire dès l'an prochain.

Les libéraux demandent au ministre des Finances, Nicolas Marceau, d'y parvenir sans augmenter les impôts, sans couper dans les services publics et sans détourner la contribution santé « pour financer des promesses électorales ». Le PLQ suggère au ministre de s'attaquer plutôt aux dépenses de l'État pour trouver les sommes dont il a besoin.

Le PLQ insiste aussi sur les efforts de réduction de la dette du Québec et la poursuite de l'objectif de la réduire à moins de 45 % du PIB, en 2025. Le PLQ s'oppose par ailleurs farouchement à ce que le gouvernement péquiste utilise les milliards de dollars engrangés dans le Fonds des générations pour réduire sa dette.

L'opposition libérale exhorte enfin le gouvernement Marois à adopter des mesures pour stimuler le développement économique, la création d'emplois et l'investissement privé.

Appui sous condition à la CAQ

À la Coalition avenir Québec (CAQ), le chef, François Legault, pose quatre conditions au gouvernement Marois pour appuyer le budget. Les conditions énumérées sont que le budget du ministre Marceau ne devra contenir aucune hausse d'impôts, qu'il abolisse la taxe santé d'ici deux ans, que l'équilibre budgétaire soit atteint dès l'an prochain et finalement qu'un plan crédible de relance économique soit mis en place.

Pour François Legault et le porte-parole de la CAQ en matière de Finances, Christian Dubé, ce n'est pas les impôts qui sont trop bas au Québec, ce sont plutôt les dépenses qui sont trop élevées.

Selon François Legault, il est possible de réaliser des compressions budgétaires efficaces au Québec sans s'attaquer aux services aux citoyens, soit en réduisant la taille de l'administration publique.

Priorité aux démunis pour Québec solidaire

Pour la formation de gauche, le prochain budget du gouvernement devrait améliorer le sort des plus pauvres.

Pour Québec solidaire (QS), il est impératif de trouver des solutions afin de « dégager des revenus supplémentaires et d'améliorer le pouvoir d'achat des personnes qui vivent dans la pauvreté », a déclaré la coporte-parole, Françoise David, avant une rencontre avec le ministre Marceau.

La formation politique demande aussi à Nicolas Marceau de « mettre en pratique son propre engagement électoral en réduisant de moitié la déduction pour les gains en capitaux, la faisant passer de 50 % à 25 %. » Ce qui rapporterait, selon QS, des revenus de 255 millions de dollars.

Enfin, le parti propose que le gouvernement injecte de « manière urgente » 540 millions de dollars pour hausser les prestations de l'aide sociale.

Les contribuables déjà trop taxés, selon la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Outre l'opposition, plusieurs organismes et groupes de pression ont fait part de leurs demandes et préoccupations au ministre des Finances péquiste.

C'est le cas notamment de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qui demande au gouvernement Marois de veiller à ne pas augmenter le fardeau fiscal des contribuables québécois qui figurent, rappelle l'association, parmi les plus taxés en Amérique du Nord.

En plus d'un contrôle accru des dépenses et la poursuite des efforts de lutte au déficit, la CCMM recommande à Québec d'augmenter ses revenus « en indexant les tarifs de certains biens et services publics au prix du marché ».

Afin de stimuler le marché de l'emploi et de contribuer à la relance de Montréal, la CCMM demande à Québec d'aller de l'avant dans la réfection et la réalisation des chantiers majeurs dans le domaine des infrastructures de transport comme le pont Champlain, l'échangeur Turcot et l'accès au port de Montréal, par exemple.

Enfin, la CCMM demande au gouvernement Marois de clarifier rapidement ses intentions en ce qui a trait aux redevances sur l'exploitation des ressources naturelles, pour mettre un terme à l'incertitude qui nuit à l'investissement dans ce domaine économique.

Réduction de crédits d'impôt et dégels des tarifs pour la FCEI

À la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), on presse aussi le ministre Marceau de ne pas taxer davantage les contribuables et de se livrer à un examen exhaustif des dépenses publiques et à une réduction de la taille de l'État.

La FCEI invite aussi le gouvernement péquiste à réduire les avantages fiscaux non essentiels, tels les crédits d'impôt pour cotisations syndicales ou encore d'imposer les gains de loterie. La Fédération suggère également à Québec de hausser les tarifs actuellement gelés, comme les frais de garderie à 7 $ et les droits de scolarité.

Réduire la sous-traitance pour économiser davantage

Dans les associations syndicales de fonctionnaires, on propose plutôt de réaliser des économies en réduisant la sous-traitance au sein de l'appareil public québécois.

Selon le secrétariat intersyndical des services publics, il serait possible de récupérer au Québec 3,2 milliards de dollars par an en mettant fin à la sous-traitance des services publics, en révisant l'impôt sur le revenu de façon progressive et en contrôlant mieux les coûts liés aux médicaments.

Des soins à domicile et des places en CHSLD

Chez les aînés, les enjeux sont différents et les besoins de plus en plus importants rappelle l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP). Selon l'AQRP, le gouvernement du Québec doit augmenter rapidement le financement des soins à domicile pour les personnes âgées.

L'Association réclame également 5000 nouvelles places dans les Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ainsi que de l'aide financière d'appoint pour les résidences pour aînés privées en difficulté.

Mines et forêts

En ce qui a trait à l'exploitation des ressources naturelles qui constituent une importante part des revenus de la province, la Coalition Québec meilleure mine réclame une politique plus cohérente et plus claire sur la participation du gouvernement du Québec dans les grands projets miniers.

Le groupe souhaite aussi une augmentation des redevances versées par les minières au gouvernement québécois. Une redevance qui serait calculée en fonction de la valeur brute des minerais exploités.

Pour ce qui est de forêts, le ministère des Ressources naturelles entend mettre en place un nouveau régime forestier en avril 2013 et développer l'utilisation du bois pour la fabrication de produits à valeur ajoutée et l'adoption prochaine d'une charte du bois en vertu de laquelle l'industrie et le gouvernement s'engageront à faire la promotion du bois.

Ne touchez pas aux automobilistes, prévient le CAA-Québec

Selon le CAA-Québec, les automobilistes québécois ont déjà largement donné en absorbant des hausses répétées de la taxe sur les carburants, la majoration des frais d'immatriculation et les frais qu'on leur impose pour le financement du transport collectif et des infrastructures routières.

Citant le dernier rapport de la Communauté métropolitaine de Montréal, le CAA rappelle au gouvernement Marois que c'est dans la région de Montréal que le litre d'essence est le plus taxé en Amérique du Nord.

Selon CAA-Québec, le gouvernement péquiste doit absolument tenir compte du fardeau financier imposé aux automobilistes et aussi des importants dépassements de coûts qui gonflent le prix des travaux routiers et des infrastructures de transport dans la province.

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