Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le Vaisseau Fantôme : l'Opéra de Montréal célèbre le bicentenaire de Richard Wagner (ENTREVUE)

à l'Opéra de Montréal (ENTREVUE)

Profitant du 200e anniversaire de naissance du compositeur Richard Wagner afin de présenter le légendaire Vaisseau Fantôme, l'Opéra de Montréal invite le public à découvrir l'œuvre qui a ébranlé les fondations de l'opéra lors de sa création.

Orchestrant comme nul autre avant lui un mariage intime entre la musique et le drame, Wagner accumule les admirateurs au même rythme que les détracteurs. En 1843, il provoque une petite révolution avec cette œuvre dans laquelle une jeune femme déjà promise tombe amoureuse du capitaine d'un vaisseau fantôme, le célèbre « Hollandais volant ». Condamné à errer sur les mers pour l'éternité, il peut être sauvé si une femme jure de lui être fidèle à jamais.

« En plus d'être une sublime histoire d'amour et de rédemption, Le Vaisseau Fantôme traite de nombreux concepts au-delà du monde réel, explique le directeur artistique de l'Opéra de Montréal, Michel Beaulac. Au lieu de s'intéresser aux rois, aux courtisanes, aux histoires épiques et aux héros du Moyen-Âge, Wagner propose un personnage tourmenté et fantomatique, qui est condamné à l'errance pour avoir défié l'ordre divin. Son œuvre est beaucoup plus abstraite et spirituelle que plusieurs autres de l'époque. »

Écrivant lui-même les textes qui accompagnent les compositions de son chef-d'œuvre de jeunesse, Wagner rompt une fois de plus avec la tradition de l'opéra. « Son approche globale de la musique a influencé une grande partie des compositeurs qui l'ont suivi, même si ceux-ci s'en défendaient, précise Michel Beaulac. Ils ont presque tous tenté d'atteindre le même genre de cohésion dans leur travail.»

Ayant monté Le Vaisseau Fantôme dans la métropole en 1993, l'Opéra de Montréal propose cette fois une direction artistique hautement symbolique. « Au lieu de représenter le vaisseau concrètement, on a construit un immense cube désaxé représentant l'enfermement du capitaine, qui est pris dans sa condamnation, l'enfermement de la jeune femme, qui est prisonnière de l'image qu'elle se fait du Hollandais volant, et celui de son fiancé, qui est enfermé dans sa solitude. Les accessoires permettent aux spectateurs de bien situer l'action, les lieux et la psychologie des personnages. Les mouvements du chœur nous font comprendre le déséquilibre et la perte de gravité sur la mer. C'est saisissant et très réussi. »

Aux yeux de Michel Beaulac, l'œuvre de Wagner est de celles qui ont le pouvoir d'apaiser l'âme des spectateurs. « Grâce à sa nature philosophique, Le Vaisseau Fantôme apporte de la sérénité dans notre monde d'inégalités et d'angoisses, où la spiritualité a été remplacée par le pragmatisme, le matérialisme et l'individualisme. »

Invitant le public à célébrer le bicentenaire, le directeur artistique de l'Opéra de Montréal est également d'avis que Le Vaisseau Fantôme est une merveilleuse porte d'entrée pour le public qui ne connait pas le compositeur allemand. « Wagner a écrit pour le monde et je monte des spectacles pour le monde. À chacun de nos spectacles, je tiens à m'adresser au plus grand nombre de personnes, qu'elles soient néophytes, initiées ou inconditionnelles.»

Le Vaisseau Fantôme - 10, 13, 15 et 17 novembre 2012

Salle Wilfrid-Pelletier

INOLTRE SU HUFFPOST

Le Vaisseau Fantôme, présenté les 10, 13, 15 et 17 novembre 2012

Le Vaisseau Fantôme de Wagner

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.