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Pauline Marois présente ses priorités pour la grande région de Montréal

Ses priorités montréalaises: auto, techno, métro
CP

MONTRÉAL - Pauline Marois a livré vendredi une allocution jugée «rassurante» par des membres de la communauté montréalaise des affaires, qui s'était montrée plutôt tiède à l'annonce de son élection au poste de première ministre.

«J'ai senti des personnes dans l'assemblée qui étaient positivement rassurées par ce discours (...) C'est clair qu'au début, lorsque ce gouvernement a été élu, il y a eu des décisions qui ont été annoncées et qui ont semblé être précipitées», a analysé Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

D'entrée de jeu, Mme Marois a d'ailleurs soutenu devant la CCMM qu'elle offrait un discours «rétroactif». Il s'agissait évidemment d'un clin d'oeil au projet du Parti québécois de hausser les impôts de façon rétroactive — mesure finalement morte dans l'oeuf, mais qui avait donné de l'urticaire à bien des gens du milieu des affaires.

Pendant une quinzaine de minutes, Pauline Marois a présenté les mesures que son gouvernement comptait mettre en oeuvre afin de «jeter les bases d'une économie durable et solide» pour Montréal et le Québec en entier.

Cela implique notamment le développement du transport électrique, d'énergies vertes, mais aussi l'exploitation des ressources pétrolières de la province.

«Il faut amorcer notre transition vers les énergies propres, mais pour la période de transition et pour assurer notre demande résiduelle, le Québec ne doit pas hésiter à exploiter son propre potentiel pétrolier», a déclaré la première ministre devant un parterre d'environ 900 personnes.

Sa ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a assuré qu'elle était très à l'aise avec cette stratégie énergétique.

«On doit, au Québec, diminuer le plus possible notre consommation de pétrole avec l'électrification des transports, a-t-elle lancé à l'issue de l'événement. Mais en plus, si on peut l'exploiter ici et diminuer la moitié du déficit de notre balance commerciale, ça pourrait être un bel avenir pour le Québec.»

Alors que la tête d'un deuxième maire tombait en l'espace de moins d'une semaine — Gilles Vaillancourt a annoncé sa démission vendredi et Gérald Tremblay l'a fait lundi —, l'épineux thème de la corruption a également été abordé, mais très brièvement.

«Si lutter contre la corruption est un défi auquel tout le Québec doit s'attarder, réduire la congestion est vital pour l'avenir de Montréal», a-t-elle soutenu, mentionnant les «projets routiers prioritaires» que sont la réfection de l'échangeur Turcot et le prolongement du métro.

Pauline Marois s'est par ailleurs engagée à gérer les finances du Québec «avec rigueur» et a assuré que son gouvernement avait l'intention de soutenir «de toutes les façons possible» les entrepreneurs qui ont les yeux tournés vers l'étranger, notamment en créant la Banque de développement économique du Québec, qu'elle a décrite comme «le chaînon manquant».

Le président d'Investissement Québec, Jacques Daoust, a salué la création éventuelle de cette institution. «En bout de ligne, ceux qui créent les succès internationaux qu'on connaît ont tous commencé modestement, a-t-il fait remarquer. Ce que le gouvernement dit, c'est qu'on veut créer plus d'entrepreneurs, plus de 'success story'.»

Si l'allocution de la première ministre a été bien reçue, reste que le vrai test, pour le gouvernement Marois, sera le dépôt du budget. Et le milieu des affaires sera aux aguets, a prévenu le président de la CCMM.

«Il y a un grand flou sur l'état réel des finances publiques (...) Il ne reste pas beaucoup de temps pour avoir des mesures concrètes qui vont permettre au discours de Mme Marois de s'incarner dans la réalité», a souligné Michel Leblanc.

Le premier budget du gouvernement Marois sera présenté le 20 novembre par le ministre des Finances, Nicolas Marceau.

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