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L'usine Neptune de Sherbrooke subit une explosion suivie d'un incendie majeur (PHOTOS)

Explosion et incendie à l'usine Neptune (PHOTOS)
Agence QMI

SHERBROOKE, Qc - Deux personnes ont perdu la vie à la suite d'une violente explosion suivie de multiples déflagrations et d'un incendie majeur survenus à l'usine Neptune technologies et bioressources, qui ont secoué le parc industriel de Sherbrooke, jeudi après-midi.

Les autorités ont fait état de 17 transports ambulanciers, dont cinq personnes gravement brûlées et huit autres brûlées mais dans une moindre mesure. En tout, 19 personnes ont été blessées et dirigées vers les deux établissements du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS).

Deux cadavres ont toutefois été retrouvés par les équipes de secours dans les décombres en fin d'après-midi, a indiqué René Dubreuil du Service de police de la ville de Sherbrooke. L'identité des victimes n'a pas été dévoilée, les familles n'ayant pas encore été avisées.

Par ailleurs, le policier a également révélé qu'une personne avait été découverte saine et sauve sous les gravats. Elle se serait cachée par peur, a ajouté M. Dubreuil.

Le CHUS a indiqué jeudi soir dans un communiqué que quatre des blessés les plus graves avaient été transférés dans un centre spécialisé pour les grands brûlés à Montréal, dont deux par hélicoptères.

«Le CHUS est habilité à accueillir les personnes brûlées, mais dès que les brûlures couvrent plus de 30 pour cent du corps, la règle est de les envoyer dans un centre spécialisé», a expliqué dans le communiqué le responsable de la traumatologie de l'hôpital, le Dr Marc-André Leclair.

En soirée, le CHUS a annoncé que sept des blessés avaient déjà reçu leur congé. Deux personnes étaient soignées dans divers départements de l'hôpital, dont une aux soins intensifs. Les six autres blessés étaient toujours sous observation à l'urgence.

Durant un point de presse jeudi soir, le directeur des opérations de Neptune technologies, Michel Chartrand, a déclaré que l'entreprise travaillait de concert avec les autorités pour découvrir la cause du sinistre, qui pourrait être reliée à un réservoir contenant 15 000 litres d'acétone.

«Nous collaborons avec la santé publique, le Service de police de la Ville de Sherbrooke ainsi que les services d'urgence et d'incendie afin de comprendre ce qui s'est passé et nous poursuivrons cette proche collaboration tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas compris», a affirmé M. Chartrand, visiblement ébranlé par l'événement.

Il a ajouté que Neptune avait mis en place un service de soutien psychologique à l'intention de son personnel.

Selon le porte-parole de la police de Sherbrooke, Martin Carrier, les pompiers étaient toujours sur le terrain jeudi soir afin de s'assurer que l'incendie était sous contrôle et que l'usine ne représentait pas une menace sur le plan de la sécurité.

M. Carrier a aussi raconté que plus de 100 résidants de Sherbrooke et des environs avaient téléphoné aux forces de l'ordre dans la minute qui avait suivi la première déflagration.

«Ils ont entendu l'explosion. Ç'a fait un gros bruit. Il y avait beaucoup de fumée noire. On pouvait la voir partout en ville», a indiqué le policier.

Lorsque les premiers répondants sont arrivés à l'usine, ils ont constaté l'ampleur de la catastrophe et vu des employés fuir le bâtiment pour se mettre à l'abri.

«Il y avait des blessés à l'intérieur, il y avait des blessés à l'extérieur. Certains marchaient seuls, d'autres avec l'aide de collègues. C'était très chaotique, très dur», a expliqué Martin Carrier.

«Juste à voir les déformations au niveau du bâtiment, probablement que ç'a été très violent», a pour sa part estimé le directeur du service de protection contre les incendies de Sherbrooke, Gaétan Drouin.

«Avant même que les appels entrent au service 9-1-1, à la caserne 1 on avait déjà plusieurs chefs pompiers qui étaient en direction, qui avaient sonné l'alarme juste avec le panache de fumée qu'on a vu rapidement dans le ciel», a-t-il ajouté.

Le personnel de l'usine a été évacué, de même que tout le secteur industriel environnant. Un vaste périmètre de sécurité a été établi en raison de la présence d'acétone, la fumée qui émane de ce produit durant un incendie étant toxique et susceptible de causer des étourdissements et des problèmes respiratoires.

Les pompiers ont dû consacrer une bonne part de leurs efforts à refroidir les réservoirs d'azote qui se trouvent sur place afin d'éviter de nouvelles déflagrations.

Dans les premières minutes, on avait rapporté que des employés manquaient à l'appel, obligeant les sapeurs à s'aventurer dans le brasier.

«On parle de rechercher des victimes dans un bâtiment industriel; ce sont des espaces qui sont vastes, avec beaucoup d'effondrements de structures à l'intérieur. Ç'a demandé vraiment un travail hors de l'ordinaire pour nos effectifs», a expliqué le directeur Drouin.

Il a cependant précisé que les structures de sécurité mises en place dans ce type d'installation semblaient avoir bien répondu aux attentes.

«Dans un bâtiment industriel comme ça, il y a un mur qu'on appelle un 'mur rideau' qui est fait pour s'ouvrir lors d'une déflagration importante. Ce mur a fait son travail, mais il reste à voir l'intégrité des compartiments coupe-feu, des murs coupe-feu à l'intérieur du bâtiment», a-t-il dit.

Neptune produit notamment de l'huile de krill, un produit riche en oméga-3, pour les marchés nutraceutique et pharmaceutique. Le cours de l'action de l'entreprise à la Bourse de Toronto a chuté de 10 pour cent jeudi, clôturant à 3,32 $, en baisse de 37 cents.

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