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Statue Park, avec Toby Cayouette, en concert à Montréal (VIDÉO/ENTREVUE)

Statue Park en concert à Montréal (VIDÉO/ENTREVUE)
Courtoisie/Jean-François Cyr

MONTRÉAL - Statue Park est un groupe montréalais dirigé par Toby Cayouette, également bassiste de la formation québécoise Chinatown. Le 6 novembre dernier, paraissait un vinyle (45 tours) de deux chansons, Shackleton et A letter Before Leaving, au souffle à odeur de territoire américain, au propre comme au figuré. Rencontre avec le leader du quatuor qui est en concert ce jeudi soir, au Il Motore.

Bien que le projet Statue Park ait émergé en 2002 (sortie de deux EP les années suivantes), c’est seulement après la longue tournée de Chinatown en Chine, en Europe et au Canada que Toby Cayoutte a pu véritablement s’y consacrer.

C’est d’ailleurs après l’enregistrement du second disque de Chinatown, à l’été 2011, que le musicien trentenaire a ressenti l’urgent besoin (avec une extrême fatigue et une déprime causées notamment par une crise amoureuse) de changer d’air: traits tirés, cernes sous les yeux, longue barbe, il achète une voiture d'occasion et s’élance vers le sud des États-Unis. Accompagné d'une guitare, celle d’un ami qui a autrefois appartenue à John Wayne, il arpente seul le désert et dompte la rupture. Chaque jour suffit sa peine, comme on dit…

«Ça a été une période terrible dans ma vie personnelle», raconte-t-il en entrevue, dans un café de la rue Fairmount (pour appuyer ses dires, Toby montre une image de lui-même archivée sur son téléphone portable… En effet, la vie semblait lui être pénible! Rires). «Partir paraissait la meilleure des solutions. Et je peux dire, avec du recul, que ce voyage d’un mois a été très bénéfique. Seul avec soi-même, l’occasion était parfaite pour composer. Même si je braillais tous les jours!»

Nouvelle dimension

Qu’à cela ne tienne, Toby Cayouette termine son périple américain et revient avec de nombreux morceaux. Avec l'aide d'un collaborateur de longue date, Jon Hill (guitare, chœurs), Cayouette (voix, guitare, claviers) refait l’instrumentation des maquettes créées chez notre voisin du Sud. Ensemble, ils reconfigurent Statue Park en lui dénichant deux nouveaux musiciens: Mathieu Dumontier (basse) et Michel Aubinais (batterie).

«Je voulais donner un feeling plus organique. Ça manquait de dimensions, de couches. Les éléments électros (une musique qu’il affectionne) sont demeurés, mais c’est le rock qui sert de base. Je tenais à élargir la palette de sons, disons. En ajoutant des instruments comme la batterie et la basse, il était possible d’aller chercher beaucoup plus de textures, et ainsi de répondre adéquatement à mes intérêts musicaux…»

«J’écoute beaucoup d’électro, mais je voulais des arrangements (outre les instruments mentionnés plus haut, on retrouve aussi sur le disque des cordes, des cuivres, une guitare à l’archet, et des synthétiseurs) plus complexes et des mélodies plus enveloppantes», précise le chanteur. «Le groupe flirte donc avec le postrock et les sonorités électroniques […] Malgré le fait que les deux chansons sorties ne sont pas nécessairement les plus accrocheuses, elles représentent bien l’univers de l’album à venir (idéalement au printemps).»

Toujours à la recherche d’une maison de disque qui pourra s’arrimer à l’esprit du groupe et de sa musique (Statue Park cherche au Québec, certes, mais aussi en Europe et en Grande-Bretagne), le disque sera retenu encore quelque temps.

D’ici la parution de ce bel album que nous avons eu le privilège d’entendre, et qui a été enregistré au cours de l’été 2012 au studio Breakglass (lieu influent de la création musicale indépendante montréalaise), on peut visionner le vidéoclip de la chanson Shackleton, réalisé par Rodolfo Moraga.

Encore mieux, un spectacle-lancement du 45 tours aura lieu ce jeudi soir, au Il Motore. Le coût d’entrée est 10 $. Avec ce geste d’encouragement, on obtient le vinyle en question. Statue Park se produira aussi sur les planches de la Casa del Popolo, le 16 novembre prochain, dans le cadre de l’événement M pour Montréal.

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