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Sortie du livre « Nos courses autour du monde » (ENTREVUE/PHOTOS)

Ils ont couru autour du monde (ENTREVUE/PHOTOS)
Courtoisie

De 1988 à 1999, la Course destination monde a raconté l'histoire de la planète à travers la lentille de dizaines de jeunes cinéastes. Près de 25 ans plus tard, voilà que 11 d'entre eux acceptent de partager leurs réflexions, ainsi qu'une série d'anecdotes inédites sur l'une des plus grandes expériences de leur vie. Parmi les témoignages, notons celui de Pascal Brouard, qui a découvert un métier qui l'a mené jusqu'aux Emmy Awards.

Taxi pour l'Amérique, Le Fric Show, Le Code Chastenay, trois prix Gémeaux, l'aventure web Code Barre, qui lui vaut le Grand Prix innovation Numix 2012 et une nomination aux International Emmy Awards. Voici quelques-uns des faits d'armes de celui qui a compris durant l'édition 1996-1997 qu'il allait devenir réalisateur. « Avant la Course, j'étais un enseignant de 30 ans sans aucune expérience en documentaire. J'étais fasciné par la liberté de vivre que je voyais dans les yeux des participants, à une époque où je cherchais un moyen d'ébranler mon confort. Aux auditions, je savais que plusieurs étaient meilleurs que moi, mais je n'avais tout simplement pas le choix de faire la Course. Il fallait que quelque chose se passe dans ma vie. »

Le souvenir de sa sélection suffit pour susciter chez lui quantité d'émotions. « À la dernière étape de sélection, quand on est huit à rester et huit à partir, je me disais qu'on allait soit confirmer mon quotidien, soit faire basculer mon destin. C'est un sentiment extrêmement puissant. Lorsque j'ai entendu mon nom, j'ai ressenti un genre de débalancement émotionnel. J'avais l'impression que le monde s'ouvrait à moi, mais j'angoissais en me disant qu'ils s'étaient trompés sur mon compte. »

Même si Brouard se demande encore pourquoi il a été choisi, il avance que son regard sur le monde l'a probablement aidé à se démarquer. Qu'il soit question de films sur un vieux nazi, sur l'histoire d'amour entre une Yéménite et un Irakien ou sur la situation politique au Tibet, son travail ne laisse personne indifférent. « Quand je repense à mes reportages, je ressens toujours une grande fébrilité. En même temps, je regrette de ne pas être parti avec l'objectif de remporter la Course. Certains participants passaient des nuits entières à travailler sur leur montage, alors que j'allais voyager et faire des films en ayant l'impression d'avoir gagné parce que j'avais été choisi. J'aurais pu faire mieux. »

Beaucoup de choses ont changé

Même si Pascal Brouard avait déjà écrit sur son expérience à son retour il y a quinze ans, il était soulagé de pouvoir le refaire. « Je n'étais pas satisfait de ce que j'avais écrit. C'était environ trois mois après l'émission et je manquais de recul. Aujourd'hui, je comprends mieux ce que j'ai vécu et je suis en mesure de mettre en lumière les changements sociologiques et géopolitiques qui se sont produits depuis quinze ans. À mes yeux, le monde est moins lumineux qu'avant, la droite a bougé un peu plus vers la droite, les mesures de contrôle de sécurité se sont accrues et on ne voyage plus de la même façon. Il y avait une plus grande insouciance dans les années 90. Par contre, je vois une jeunesse qui se réveille et qui se rebelle davantage ces temps-ci. Beaucoup de choses ont changé. »

Affirmant sans hésiter que la Course destination monde est une excellente carte de visite dans l'industrie, le réalisateur admet avoir été marqué au fer rouge par l'émission. « Pendant six mois, on m'a prêté une vie parallèle extraordinaire. Il m'arrive même de rêver que je revis les sélections et que je refais la Course. Je recommencerais n'importe quand ! »

« Nos courses autour du monde », Bertrand Dumont éditeur

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