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L'aile québécoise du NPD discute de la possibilité de lancer un parti au Québec, beaucoup de dissensions

Priorité: défaire le "règne" de Stephen Harper en 2015
CP

L'éventuelle création d'une division provinciale du Nouveau Parti démocratique (NPD) au Québec divise les militants.

Réunie en congrès ce week-end à Montréal, l'aile québécoise du parti fédéral est encore loin d'avoir posé les premiers jalons de la création d'une nouvelle formation politique provinciale.

L'idée de créer un NPD-Québec n'a pas été jeté aux oubliettes, mais les interventions des délégués ont permis de constater l'absence d'unité plutôt que de faire avancer le débat.

Il avait été spécifié dès le départ de la plénière que la discussion ne donnerait lieu à aucune résolution, ni décision. Une maigre heure et quart était consacrée à ce segment du congrès.

Et si la base partisane néo-démocrate s'est révélée très polarisée, tous se sont cependant entendus sur un objectif prioritaire : mettre un terme au "règne" de Stephen Harper à l'occasion du scrutin de 2015.

La présidente du NPD, Rebecca Blaikie, a assisté à la discussion afin d'écouter les avis et prendre le pouls des partisans québécois. Le seul consensus qu'elle dit avoir retenu: il faut s'assurer que le chef du NPD, Thomas Mulcair, devienne le prochain premier ministre du Canada. Elle a souligné que la création d'un NPD provincial devait naître d'une volonté québécoise plutôt que d'être dictée par l'instance fédérale.

Le parti est confronté à la nécessité de créer des racines plus profondes au Québec, afin de rééditer ses bons résultats au prochain scrutin fédéral. Le NPD est aussi encouragé à entrer dans l'arène politique québécoise en raison de sa base croissante d'appuis financiers et structurels dans la Belle Province. Cela permettrait aussi d'augmenter sa présence médiatique en territoire québécois.

Déjà, un comité étudie la possibilité de mettre sur pied une version québécoise de la formation de gauche. Les différents points de vue formulés au congrès permettront d'alimenter la réflexion du comité, qui devrait revenir avec des recommandations, a indiqué le président du caucus du NPD au Québec et député de Trois-Rivières, Robert Aubin.

"Cette discussion est maintenant appelée à se poursuivre avec des éléments nouveaux."

"Le Québec a toujours eu ses particularités, ça en fait juste une couleur de plus à notre arc-en-ciel", a lancé M. Aubin pour expliquer l'absence d'un "parti orange" dans la province.

Le Québec est la seule province ne possédant pas de branche provinciale du NPD.

"Le jour où en 2015, le NPD prendra le pouvoir, on aura là une démonstration claire de notre capacité à gouverner et ce sera un élément nécessaire et différent dans la discussion", a-t-il ajouté.

La députée de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière, a semblé ravie par cette amorce, bien qu'elle n'ait donné lieu à aucune décision concrète : "Beaucoup d'arguments ont été mis sur la table, tant pour que contre, mais l'élément essentiel, c'est vraiment que les militants eux-mêmes s'emparent du sujet et commencent à en discuter", a-t-elle soutenu.

La proposition d'un NPD-Québec a été lancée par le chef néo-démocrate Thomas Mulcair durant la récente campagne électorale québécoise. Cependant, le chef néo-démocrate craint maintenant de "courir deux lièvres à la fois", en ayant de trop vastes ambitions à la fois au fédéral et au provincial.

Et l'élection d'un gouvernement péquiste minoritaire à Québec semble freiner ses plans. Thomas Mulcair a reconnu qu'il n'a plus les quatre ou cinq ans devant lui pour construire la nouvelle formation.

Plusieurs militants présents se sont d'ailleurs dits en faveur de la création d'un parti provincial, mais pas dans le contexte actuel.

Ils avancent qu'une entrée prématurée dans le paysage politique québécois pourrait miner grandement la crédibilité du parti s'il ne récoltait que de faibles appuis lors de futures élections.

D'autres semblaient plutôt vouloir profiter de l'élan crée par la "vague orange" de mai 2011 qui avait conduit à des succès néo-démocrates dans 58 des 75 circonscriptions du Québec.

De son côté, Mme Laverdière s'est montrée catégorique sur la question : "Si jamais on décide de créer un NPD-Québec, ce ne sera pas pour demain, pas pour après-demain, pas dans 6 mois et pas dans un an", a-t-elle affirmé.

Voici quelques photos "mode" de leur congrès du mois de mars:

Congrès à la direction du NPD: le sens de la mode des citoyens

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