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Faut j'te raconte, de Michel Barrette : un feu roulant d'anecdotes

Un feu roulant d’anecdotes
Agence QMI

Faut j'te raconte, le nouveau spectacle de Michel Barrette, porte bien son titre. L'humoriste effectuait mercredi sa rentrée montréalaise au Gesù, une petite salle qui convient parfaitement à l'ambiance de franche camaraderie générée par les anecdotes loufoques et le charisme fou de ce conteur affirmé. Sur scène pendant près de deux heures, sans entracte, l'homme a donc multiplié les histoires savoureuses, au grand bonheur d'un public qui ne cessait d'en redemander.

À 55 ans, Michel Barrette pratique son métier depuis déjà 30 ans. Émettant ce constat à voix haute, c'est avec une réflexion sur le temps qui passe que la tête d'affiche a ouvert son tour de piste, en blaguant allègrement sur l'âge des gens assis devant lui. Faisant applaudir ceux-ci par tranches d'âge (10-20 ans, 20-30 ans, 30-40 ans, etc.), le comique s'est permis quelques taquineries senties à l'endroit de sa complice à l'émission Pour le plaisir, France Castel, et du motivateur Jean-Marc Chaput qui, à 82 ans, revendiquait le statut de spectateur le plus âgé.

Barrette nous a par la suite entretenu de son regret de ne pas être devenu médecin (et de n'avoir pu ainsi répéter à chaque patiente : « Bonjour madame, déshabillez-vous ! »), de son dédain du corps des hommes (« Des couilles, c'est laid! »), et de la coloscopie à laquelle son docteur lui a fortement suggéré de se soumettre. Il nous a raconté comment, le 15 août 1997, en Allemagne, il a cessé de boire de la bière... pour se tourner vers le vin une demi-heure plus tard, et de quelle façon ce précieux liquide l'a déjà motivé à effectuer des longueurs de piscine, alors qu'une bouteille de rouge l'attendait à chaque extrémité du bassin.

Le parterre était déjà hilare lorsque l'artiste a enchaîné en énumérant les phrases convenues qu'on entend dans les salons funéraires, puis en affirmant qu'il souhaite se réincarner en savon d'Angelina Jolie. Sautant rapidement des petits bobos de ses grands-parents à l'émoi que suscitait chez lui sa professeure de géographie lorsqu'il avait 15 ans, il s'est aussi remémoré de mémorables randonnées à moto, son périple à bord de la Croisière Disney (marqué par l'omniprésence de Mickey Mouse) et a déploré la surprotection dont les enfants sont aujourd'hui victimes.

Avec comme seul accessoire une chaise berçante dans laquelle il se blottira à quelques reprises pour réciter ses monologues, Michel Barrette se démarque surtout lorsqu'il enjambe l'espace d'un bout à l'autre et gesticule pour appuyer ses dires. C'est d'ailleurs avec beaucoup d'énergie que le gaillard a conclu sa première, dans un numéro faisant l'apologie des situations frustrantes de la vie quotidienne, comme se cogner le petit orteil, se faire couper par une semi-remorque sur l'autoroute ou fréquenter des gens trop entichés de leurs animaux domestiques. Même la Commission Charbonneau y a passé. « Ce qu'on comprend avec la Commission, c'est que nos rues sont pleines de trous, notre budget est dans le trou et il y a juste des trous de cul à l'Hôtel de ville ! », a-t-il argué.

Son fils en première partie

Généreux, Michel Barrette a donné l'opportunité à son fils de 22 ans, Martin, d'interpréter deux de ses compositions en guise de première partie de la soirée. Très à l'aise, le jeune homme a d'entrée de jeu lancé à la blague qu'il était « la partie jeune du spectacle », faisant ainsi s'esclaffer la foule. Puis, il a livré avec aplomb ses titres Hexagone amoureux et Moitié-moitié, deux chansons à textes qui ont semblé faire mouche. Si on se fie à la performance que Martin a offerte mercredi, ainsi qu'à celle que livre son frère Olivier dans la série Unité 9, il n'y a pas de doute possible : le talent est bel et bien héréditaire chez les Barrette.

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