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Gaz de schiste: Lucien Bouchard croit encore au dialogue malgré les réticences de la ministre Ouellet

Lucien Bouchard croit encore au dialogue
PC

MONTRÉAL - Le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), Lucien Bouchard, n'accorde guère d'importance aux propos tenus devant les médias par la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, à la suite de son discours aux membres de l'Association, lundi.

«Je n'ai pas entendu ça», a soutenu M. Bouchard, mardi, après avoir lui-même prononcé le discours de clôture de la conférence annuelle de l'Association, à Montréal.

M. Bouchard a dit vouloir se fier uniquement à l'allocution officielle de la ministre devant les membres de l'Association.

«Ce que j'ai entendu, c'est ce qui a été dit (devant les membres)», a-t-il plaidé, ajoutant: «moi, je crois ce que j'entends, je veux croire ce que j'ai entendu».

Dans son allocution, Mme Ouellet avait promis un dialogue avec l'industrie, ajoutant que son gouvernement voulait faire de l'exploitation des ressources naturelles un succès collectif, des propos qui ont réjoui l'ancien premier ministre.

«J'ai beaucoup aimé les propos hier (lundi) que la ministre a tenus parce que c'étaient des propos de calibre ministériel: un appel à la rationalité, un appel au dialogue, un engagement de transparence, d'ouverture, et c'était tout à fait cohérent avec la position qui avait été définie par son chef de gouvernement, Mme Marois», a-t-il dit.

Toutefois, lors du point de presse qui avait suivi son allocution la veille, Mme Ouellet avait affirmé que l'exploitation des gaz de schiste demeurait, selon elle, un projet à haut risque et elle n'avait pas écarté la possibilité de ne pas la permettre si le bien commun le commande.

Lucien Bouchard a cependant reconnu que l'industrie avait une pente abrupte à remonter en termes d'acceptabilité sociale après avoir commis des erreurs importantes en se lançant dans l'exploration de manière cavalière, allant même jusqu'à faire une référence historique liée au secteur de l'exploration.

«On a vu des derricks plantés en face des églises, un matin, presque sans avertissement préalable dans la région des Patriotes, avec des gens qui parlaient seulement anglais. Ça ressemblait presque à une restauration de l'insurrection de 1837 avec les troupes du colonel Colborne», a imagé M. Bouchard.

Malgré tout, il maintient que de nombreuses études ont démontré que l'exploitation de cette ressource ne causait pas de contamination de la nappe phréatique et pouvait être réalisée de manière sécuritaire.

Il fait valoir que les gaz de schiste sont exploités partout autour du Québec, que ce soit au Canada ou aux États-Unis, et qu'une bonne partie du gaz naturel acheté par le Québec sur les marchés provient de cette exploitation.

«On ne peut pas faire semblant qu'on n'est pas interpellés. On n'est pas dans une bulle!» a-t-il lancé lors de son discours.

«On vit dans le monde entouré de gens, interactions, etc. D'ailleurs, on en achète ailleurs du gaz de schiste. J'ai de la misère à comprendre pourquoi on en achète si c'est si mauvais que ça.»

Il a dit trouver anormal que les Québécois se privent de cette richesse tout en étant prêts à payer leurs voisins pour acheter exactement la même ressource.

«Si le Québec devait renoncer à développer son potentiel gazier, il ferait curieusement figure à part au sein de l'entourage continental», a-t-il laissé tomber devant son auditoire.

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