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Fermeture de Gentilly II: Marois calme le jeu, mais reste ferme sur sa décision

Fermeture de Gentilly II: Marois calme le jeu
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QUÉBEC - La première ministre Pauline Marois semble avoir réussi à calmer le jeu dans le dossier de Gentilly-2, mardi, en s'entretenant avec la mairesse de Bécancour, tout en restant intraitable sur sa décision de fermer la centrale nucléaire vétuste.

À sa sortie des bureaux de Mme Marois, la mairesse Gaétane Désilets s'est montrée satisfaite de l'ouverture manifestée par le gouvernement en vue de fournir plus d'information aux gens de la région sur le fonds de diversification annoncé et sur le processus de démantèlement de la centrale située à Bécancour.

«Cela a été une rencontre dans la franchise, dans l'écoute», a estimé Mme Désilets, en point de presse, après la rencontre.

Il demeure tout de même une certaine confusion quant à sa demande de tenir une commission parlementaire sur la question. Mme Désilets a dit que Mme Marois était ouverte à la tenue éventuelle d'une telle commission, tandis que le whip du gouvernement et responsable de la région, Yves-François Blanchet, qui était aussi présent à la rencontre, a fermé la porte. Dans la mesure où le but d'une commission parlementaire serait de renverser la décision du gouvernement, l'exercice serait inutile, a fait valoir M. Blanchet en entrevue.

«On ne renversera pas la décision», a-t-il tranché, en ajoutant qu'il n'y avait donc pas de commission parlementaire «dans le collimateur présentement».

En revanche, la mairesse Désilets a obtenu l'assurance de Mme Marois qu'au moins 75 pour cent du fonds de diversification industrielle de 200 millions $ versé par Québec irait à des projets de création d'entreprises situées à Bécancour et Trois-Rivières. Une première rencontre aura lieu à ce sujet dès lundi prochain pour déblayer le terrain et explorer comment compenser le plus rapidement possible la perte anticipée des quelque 700 emplois de Gentilly-2.

Le secteur des énergies nouvelles sera exploré, a dit la mairesse, à propos des petites et moyennes entreprises (PME) qui devraient prendre le relais de la centrale dans la région dans les prochaines années.

Grâce à ce fonds réservé aux PME, Québec vise à créer 2600 emplois sur une période de 10 à 15 ans, en renouvelant tout le tissu industriel et économique de la région.

Entre-temps, les gens de la région auront droit à une séance publique d'information donnée par la direction d'Hydro-Québec sur les étapes à venir et les coûts associés à la fermeture.

La mairesse n'a donc pas perdu de temps à tenter de faire changer la décision gouvernementale, tenant pour acquis qu'elle était irrévocable.

«Il n'est pas question qu'on entretienne de faux espoirs pour les gens», a confirmé M. Blanchet.

«Personne à Bécancour n'est en amour avec le nucléaire. Ils sont simplement en amour avec l'idée d'avoir un emploi décent», a illustré le député de Johnson.

La décision de la fermeture de Gentilly-2 a été annoncée au terme de la toute première séance du conseil des ministres du gouvernement Marois et a été accueillie comme une douche froide en Mauricie.

Selon Mme Désilets, la première ministre a fait amende honorable, mardi, en admettant que la décision avait été annoncée dans la précipitation, sans informer les élus locaux.

«Mme Marois m'a bien dit qu'elle déplorait (la précipitation dans le dossier), et que si c'était à refaire elle m'appellerait», a dit la mairesse, qualifiant la première ministre de «bonne communicatrice».

Selon Hydro-Québec, la réfection de la centrale aurait coûté au bas mot 4 milliards $, alors que le déclassement se traduira par une facture de quelque 2 milliards $.

Présent à la rencontre, le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Coeur-du-Québec, Jean-Denis Girard, s'est montré satisfait lui aussi du ton des échanges avec Mme Marois. «On a eu une bonne écoute. On a pu défendre des points que l'on défend depuis longtemps», a-t-il dit.

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