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Maïs OGM: le Haut conseil des biotechnologies réfute les conclusions de Séralini

Étude anti-OGM: les conclusions réfutées
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OGM - Dans un avis rendu lundi 22 octobre, le Haut conseil des biotechnologies (HCB), un organisme public français indépendant chargé d'éclairer la décision publique en matière de biotechnonologies, a réfuté les conclusions du chercheur Gilles-Eric Séralini. Controversée, son étude avait montré que des rats nourris pendant deux ans avec un maïs OGM meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers que les autres. Le HCB estime estimant qu'il n'y avait "pas de causalité entre les événements observés et la consommation de maïs NK603, traité ou non avec l'herbicide Roundup". "Le dispositif expérimental mis en oeuvre est inadapté aux objectifs de l'étude", juge également le HCB.

Dans le même temps, le HCB a recommandé une "étude de long terme, indépendante et contradictoire soit entreprise sous l'égide des pouvoirs publics quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603". Tout en jugeant que l'article du Pr Séralini "n'est pas conclusif", le Haut conseil veut néanmoins "répondre aux interrogations de la société" sur l'innocuité de ce maïs OGM.

L'étude Séralini sur les OGM "a au moins un mérite: elle a mis en avant la nécessité de bouger", a déclaré lundi la ministre de l'Ecologie Delphine Batho à l'AFP, soulignant que cette étude n'était "pas conclusive" et "est controversée". Il faut à l'avenir "des études à long terme, des études qui portent sur les effets cumulés des OGM et des pesticides qui les accompagnent et revoir la procédure d'évaluation", a-t-elle détaillé en marge du Sial, le salon international de l'alimentation.

Gilles-Éric Séralini a lui aussi répondu à l'avis du HCB en disant oui à l'étude à long terme, tout en indiquant qu'il veut l'"interdiction" du maïs OGM en attendant.

Sans surprise

Attendu, cet avis précède l'avis que rendra cet après-midi l'Agence nationale de sécurité sanitaire qui, si elle devrait arriver aux mêmes conclusions quant à l'étude du professeur Séralini, pourrait se prononcer en faveur d'une refonte des protocoles d'évaluation de mise sur le marché des OGM. Suite à la publication de l'étude le 19 septembre dernier, l'Anses a été saisie, le 24 septembre 2012, par les Ministres chargés de la Santé, de l'Ecologie, de l'Agriculture et de la Consommation afin qu'elle analyse l'étude et qu'elle examine, dans un contexte plus large, "les conséquences éventuelles à en tirer quant à la réglementation actuelle en matière d'évaluation des OGM et des produits phytosanitaires."

Vendredi 22 octobre, fait rare, six Académies nationales (Agriculture, Médecine, Pharmacie, Sciences, Technologies et Vétérinaire) ont publié un texte commun dans lequel elles se montrent très sévères avec l'étude en question: "un non-événement scientifique" dont "les nombreuses insuffisances" ne permettent "aucune conclusion fiable". Plusieurs aspects de son étude sont visés: la taille des échantillons, le type de rats utilisés pour l'expérience (connu pour développer des tumeurs), le manque de précisions de la composition des menus administrés aux rats, la faiblesse des modèles statistiques.

Limites statistiques

Le professeur Séralini a estimé que son étude avait "des limites statistiques comme toutes les études faites avec dix rats" par groupe étudié. "Mais l'Efsa (l'agence européenne) a autorisé des maïs transgéniques sur la foi d'études avec 5 ou 6 rats, des travaux produits par l'industriel lui-même qui ne communique pas les données brutes de l'étude", déplorait le biologiste. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a estimé que son étude était "inadéquate" et "insuffisante" pour remettre en question l'innocuité de ce maïs. L'agence sanitaire allemande est allée dans le même sens.

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