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L'action d'Astral Media chute de près de 17% au lendemain du rejet de l'entente

L'action d'Astral Media chute de près de 17%
CP

MONTRÉAL - Le ministre fédéral de l'Industrie, Christian Paradis, a rejeté vendredi la possibilité que le gouvernement intervienne pour renverser la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de bloquer la prise de contrôle amicale d'Astral Media (TSX:ACM.A) par BCE (TSX:BCE).

«Le CRTC est un organisme qui opère de façon indépendante du gouvernement», a-t-il déclaré à l'Agence spatiale canadienne, au sud de Montréal.

«Ils ont rendu leur décision hier (jeudi) avec les conclusions livrées selon les audiences tenues. On respecte ça», a ajouté le ministre.

«Je ne veux pas commenter davantage étant donné que c'est un processus qui est quasi judiciaire», a par ailleurs affirmé M. Paradis.

«Maintenant, ce que fera Bell n'est pas du ressort du gouvernement.»

Plus tard en journée, BCE a fait part de son intention de déposer une demande au gouvernement, lundi, afin qu'il émette au CRTC des instructions exigeant que l'organisme «suive ses politiques déjà établies lorsqu'il examine des transactions de changement de contrôle dans le secteur de la radiodiffusion». Une fois de telles instructions émises, Bell déposerait de nouveau sa demande d'approbation de la transaction d'Astral.

«La Loi sur la radiodiffusion donne expressément au cabinet le pouvoir d'émettre des instructions au CRTC sur les grandes questions d'orientation», a affirmé le chef des affaires juridiques et réglementaires de Bell, Mirko Bibic, par voie de communiqué.

«Un conseil qui se fonde sur un document de travail datant de 35 ans pour justifier le rejet catégorique de la transaction d'Astral, plutôt que sur sa propre politique établie en 2008, a de toute évidence besoin d'être guidé sur cette question d'orientation d'une très grande importance», a-t-il ajouté.

Un porte-parole du CRTC avait déjà indiqué qu'une contestation de sa décision devrait passer par la Cour d'appel fédérale plutôt que par le gouvernement.

La décision surprise du CRTC a été annoncée jeudi après la fermeture des marchés. Il s'agissait de la première décision importante pour le nouveau président de l'organisme, Jean-Pierre Blais, qui en a pris les rênes à la fin du mois de juin.

Les actions de catégorie A d'Astral Media ont plongé vendredi de 7,49 $, soit 15,9 pour cent, pour clôturer à 39,51 $ à la Bourse de Toronto, en réaction à l'annonce de la décision bloquant la prise de contrôle par BCE, au coût de 3,4 milliards $, de l'entreprise de médias comptant parmi ses actifs télévision payante et spécialisée, radio, affichage et numérique.

Ces actions valaient environ 36,25 $ avant l'annonce de la transaction, le 16 mars, mais elles ont gagné en valeur aussitôt que Bell a fait part de son intention de verser 50 $ pour chacune des actions de catégorie A d'Astral et 54,83 $ pour chaque action de catégorie B de la société.

La valeur des actions d'Astral est demeurée supérieure à 49 $ pendant des mois, avant de baisser à mesure que s'intensifiait l'opposition à l'entente, en août, et que les investisseurs commençaient à croire que le CRTC exigerait des modifications afin d'apaiser les craintes en ce qui a trait à la concentration des médias et à l'impact de la transaction sur les concurrents de BCE.

Néanmoins, les observateurs estimaient pour la plupart que la transaction obtiendrait le feu vert du CRTC.

Les actions de BCE ont retraité de 77 cents à la Bourse de Toronto, à 42,86 $, vendredi.

M. Blais a affirmé jeudi que la transaction n'aurait pas profité aux Canadiens et qu'elle aurait eu pour conséquences de restreindre le choix des consommateurs et d'accroître les prix des services.

Astral possède 25 chaînes de télévision, parmi lesquelles The Movie Network, HBO Canada, Super Écran, Family Channel et Disney Junior, de même que plus de 80 stations de radio.

De son côté, BCE contrôle Bell Canada, le réseau de télévision CTV, les anciennes stations de radio du réseau CHUM ainsi que de nombreuses chaînes de télévision spécialisées en plus des sites web de chacun de ces actifs.

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