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Thriller: Martin Michaud lance son troisième roman policier, «Je me souviens» (PHOTOS)

Martin Michaud lance son troisième roman policier, «Je me souviens» (PHOTOS)
Sarah-Émilie Nault

Désigné comme l’une des découvertes littéraires de l’année 2010 par le Journal La Presse pour son premier roman Il ne faut pas parler dans l’ascenseur, gagnant du Prix Saint-Pacôme du roman policier 2011, du Arthur-Ellis Award 2012 et présent dans le top 10 des meilleurs livres québécois 2011 La Presse pour le second intitulé La chorale du diable, Martin Michaud, le plus-tout-à-fait-petit-nouveau dans le monde du polar québécois, a le vent dans les voiles. Avec la sortie de son troisième roman, Je me souviens, une belle brique de 640 pages à l’intrigue aussi complexe que bien ficelée, il s’enligne pour rafler à nouveau de nombreux honneurs.

Sur les tablettes des librairies depuis le 7 septembre dernier, Je me souviens a eu droit à une vraie de vraie présentation lors du lancement collectif des éditions Goélette, mercredi soir au Petit Medley. Mon précieux Je me souviens sous le bras, j’ai pu poser à Martin Michaud toutes mes «questions de journaliste» mais aussi, des questions de véritable fan.

Martin Michaud le dit d’emblée: il n’est pas nécessaire d’avoir lu ses deux autres romans pour lire son petit dernier. «Ils peuvent se lire dans l’ordre ou le désordre. Le seul arc dramatique qui perdure, c’est la vie personnelle de Lessard.» On parle ici de Victor Lessard, sergent-détective et personnage central des romans de Michaud.

«Je me souviens, c’est le troisième livre mettant en vedette Victor Lessard, le troisième de la série et, à mes yeux, le meilleur et le plus abouti des trois», affirme l’auteur. «D’une part parce que j’ai vraiment l’impression d’avoir réussi à placer les personnages, et d’autre part parce que je crois, pour la première fois, avoir réussi à faire complètement ce que j’avais envie de faire.»

Ce que Martin Michaud avait vraiment envie de faire, c’est un roman policier - le genre qu’il aime d’amour - auquel il ajouterait un aspect identitaire et historique.

«Ce livre ne s’appelle pas Je me souviens pour rien», explique le père de Lessard. «Il y a un personnage important de ce roman qui vit une quête d’identité, qu’il mettra en parallèle avec celle qu’a vécu et que vit toujours le Québec. Sans être un roman politisé, j’ai utilisé en toile de fond certains événements que nous avons vécus ici et qui sont des moments charnières dans l’histoire du Québec, comme la crise d’octobre, des référendums, le scandale des commandites, la nuit des longs couteaux», ajoute-t-il.

Pour l’auteur de quarante-deux ans, il est important voir primordial qu’un roman s’inscrive dans la réalité: «Le roman policier, je le vois comme une photo de notre société à un moment donné», dit-il, ajoutant qu’il a «vraiment écrit ce roman avec ses tripes.»

«Ça a été un accouchement intense, j’ai écrit Je me souviens sur une période d’un an. Quand je l’ai terminé, j’avais un certain détachement face à tout cela; je me suis dit: Les gens aimeront ou pas, mais j’avais surtout le sentiment d’être allé au bout de moi-même, au bout de mes ressources et d’avoir complètement vidé le réservoir», avoue-t-il.

Lui-même avocat, Martin Michaud décrit un univers qu’il connait bien entre les pages de son dernier roman. «Comme je ne pratique pas en droit criminel comme l’avocat de l’histoire, on parle ici plus d’un intérêt personnel que de véritables connaissances», explique-t-il. «J’ai toujours comme principe d’écrire sur des sujets qui m’intéressent.»

Lorsqu’on lui pose l’inévitable question de la pression engendrée du fait d’avoir gagné de nombreux prix, Martin Michaud répond avec humilité: «Ça fait toujours super plaisir, c’est une belle tape dans le dos de gens qui nous disent Good job, continue, c’est bon ce que tu fais! Il y a un côté très positif. Par contre, l’envers de la médaille, c’est justement cette pression qui vient avec le fait d’avoir gagné des prix. Avec tout ça, j’ai découvert qu’il n’y a pas pire bourreau pour moi que moi-même. La plus grosse pression que je subis, c’est celle que je m’impose pour que mes romans soient à la hauteur de mes propres attentes.»

À la lecture de Je me souviens, il est difficile de ne pas voir la ressemblance entre certains personnages et des gens «connus» au Québec. Son personnage de Jacinthe Taillon par exemple, colorée policière n’ayant pas la langue dans sa poche, rappelle étrangement une certaine matricule 728…

«Je trouve ça rigolo», affirme Martin Michaud. «Par contre, lorsque des lecteurs ont commencé à m’en parler, je me suis dit: il me semble que Jacinthe a plus de subtilité et de sensibilité que ça, car c’est un personnage qu’on apprend à découvrir au fil du roman. Mais, en même temps, matricule 728, si on prenait le temps de s’asseoir avec elle, de discuter, de comprendre qui elle est, ce dont est formé son passé, on se rendrait probablement compte que ce n’est pas, comme Jacinthe, quelqu’un de monolithique. Ce qu’on voit d’elle présentement n’est peut-être pas le digne reflet de ce qu’elle est», espère-t-il tout haut.

Le lecteur attentif pourra aussi facilement saisir le clin d’œil de Michaud lorsque, pour la première fois, il divulgue le nom de famille du personnage de Loïc. (Blouin-Dubois!) «Je trouve ça l’fun de créer des clins d’œil qui s’ancrent dans la réalité et qui font réagir certains lecteurs», avoue l’écrivain en souriant.

Entre un projet télé «en développement» tiré d’Il ne faut pas parler dans l’ascenseur, deux autres romans mettant en vedette ce cher Victor Lessard, d’autres projets en parallèle (dont un thriller sans Lessard et un autre roman qui ne serait pas un thriller), Martin Michaud explique se battre constamment avec le temps. Celui qui s’était toujours dit «Le jour où je vais publier mon premier roman, j’aurai le droit de mettre ma carrière en veilleuse», n’est plus qu’avocat à temps partiel pour se consacrer à temps plus que plein à cette écriture qu’il aime tant.

Une passion qui lui permet de donner comme précieux conseil à celui qui rêve de devenir auteur: «Écris. Aime chacun des mots que tu écris. Et déteste toutes les pensées que tu as d’essayer de vouloir arriver quelque part trop rapidement. Il n’y en a pas de recette. Tu t’assois et tu vides tes tripes.»

Je me souviens, le troisième roman de Martin Michaud, se trouve en librairie depuis le 7 septembre dernier.

L’auteur invite ses admirateurs à partager leurs impressions de lecture sur sa nouvelle page Facebook: www.facebook/martinmichaudauteur

Site web officiel: www.michaudmartin.com

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