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Guillaume Wagner : cinglant et corrosif (VIDÉO)

Guillaume Wagner : cinglant et corrosif (VIDÉO)
Michel Grenier

Guillaume Wagner avait promis que son premier spectacle solo serait cru, tranchant, sans compromis. Et il a tenu parole. L'humoriste de 29 ans foulait mercredi soir les planches du Théâtre Saint-Denis pour présenter en primeur montréalaise Cinglant, un one man show dans la plus pure tradition du stand up, qui devrait faire un malheur auprès des adolescents et des jeunes adultes.

On le savait un brin baveux sur Twitter, il ne s'est pas gêné pour exprimer haut et fort des opinions arrêtées lors de son passage à Tout le monde en parle, mais c'est véritablement sur scène que Guillaume Wagner se révèle le plus caustique. L'artiste a d'ailleurs annoncé ses couleurs dès le lever du rideau, en affirmant tout de go qu'il assume complètement le fait de ne pas faire l'unanimité. « Les gens qui ne m'aiment pas, je vais en faire encore plus pour que vous m'aimiez encore moins! », a-t-il lancé, frondeur. Le ton de la soirée était donné.

Pour choquer et pour faire rire, Wagner s'en donne à cœur joie en analysant les petits et gros travers de notre société et en décryptant soigneusement les aléas de son quotidien. La gent féminine passe au tordeur en début de prestation, alors que le jeune homme énumère les mille et un défauts des demoiselles, de leur incapacité à s'excuser sincèrement jusqu'à la compétition malsaine qu'elles peuvent se livrer entre elles. Il se rattrape toutefois plus tard en se moquant de l'ego masculin et de la propension des hommes à « croire qu'ils peuvent tout régler avec leur pénis ». Nombreuses tout au long de la soirée, les allusions sexuelles ont fait mouche et déclenché plusieurs fois l'hilarité.

La ferveur religieuse de sa famille (« nous, on allait à l'église tous les dimanches, on est des Flanders ! »), la surconsommation, notre dépendance à la technologie, les handicapés, le conflit étudiant du printemps dernier, l'infantilisation de sa génération, les phénomènes surnaturels, la rectitude politique des participants de Star Académie, l'accent chantant et la froideur des Canadiens anglais, l'Affaire Guy Turcotte, aucun sujet ne semble à l'épreuve de Guillaume Wagner. Doté d'un solide esprit critique, le comique ne s'empêche toutefois pas, à l'occasion, de verser dans la facilité, notamment avec son fameux numéro des douchebags, qui était visiblement très attendu, mercredi.

Appuyant ses propos par quelques sacres bien sentis et gesticulant énormément, Guillaume a par ailleurs le chic pour générer des images rigolotes dans l'esprit des spectateurs. Il fallait entendre la foule s'esclaffer lorsque, déplorant que le Québec n'aie encore jamais connu de scandale de la trempe de ceux créés par Charlie Sheen, il a imaginé « Gino Chouinard dans une chambre d'hôtel avec un prostitué philippin mineur ». Ou quand il a taquiné les filles de son âge de devenir encore hystériques lorsque les Backstreet Boys sont en ville. Il a aussi souligné l'absurdité de certains reportages aux bulletins de nouvelles.

Le verbe coloré de Guillaume Wagner est secondé de Daniel Fortin à la mise en scène et de Jean-François Mercier à la script-édition. L'humoriste présentera Cinglant un peu partout en province au cours des prochains mois, et fera escale à nouveau dans la métropole les 15 et 16 mars prochain.

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