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Entrevue avec Geneviève Sabourin: «J'ai été lapidée sur la place publique»

«J'ai été lapidée sur la place publique»
Victor Diaz

«On a détruit ma réputation. Mon estime de soi s'est effritée.» C'est ainsi que l'actrice Geneviève Sabourin décrit au Huffington Post Québec les sept derniers mois dans sa toute première entrevue avec un média écrit dans le cadre d'une sortie médiatique qui se poursuivra dans les jours à venir.

L'actrice québécoise de 40 ans a été arrêtée le 8 avril dernier devant la luxueuse résidence de l'acteur américain Alec Baldwin à New York. Elle fait face à cinq chefs d'accusation, dont deux pour harcèlement aggravé.

Geneviève Sabourin a rencontré la vedette de la série 30 Rock il y a une dizaine d'années sur le plateau du film Les aventures de Pluto Nash, où elle travaillait à titre de publiciste. Mme Sabourin affirme avoir alors entamé une relation romantique avec Alec Baldwin. Dans l'acte d'accusation déposé après son arrestation au printemps dernier, les procureurs américains affirment que Mme Sabourin a envoyé une série de courriels à l'acteur américain, le suppliant de l'épouser. Après avoir échoué à régler l'affaire hors cours, elle devrait subir un procès à compter du 27 novembre prochain. Mme Sabourin a toutefois refusé de discuter de la cause en l'absence de son avocat.

Dans la maison de sa mère sur la Rive-Sud de Montréal, où elle est de passage pour une semaine, Geneviève Sabourin affirme vivre un enfer depuis son incarcération de 36 heures à New York. «J'ai été lapidée sur la place publique, dit-elle. On a dit que je suis folle.» Dans les jours qui ont suivi son arrestation, les journaux américains ont abondamment couvert l'histoire. Le New York Post a même publié en en première page une photo de l'actrice accompagnée du titre «Harceleuse en chef». «J'ai toujours eu plein de rêves, mais cet événement a tout arrêté, dit-elle. Ma vie est sur pause. Je ne suis plus la même personne.»

En «exil» à New York

Depuis son arrestation, Geneviève Sabourin vit à New York afin de pouvoir rencontrer régulièrement son avocat américain et assister à ses audiences en cours. «Au début, j'ai tenté de travailler avec mon avocat par téléphone à partir du Québec, mais c'était contre-productif», raconte-t-elle.

Elle affirme avoir dépensé plus de 100 000$ depuis son arrestation. Le montant inclut son appartement meublé à New York, des billets d'avion, des déplacements en automobile entre la Grosse pomme et Montréal, des assurances voyage, etc. Elle a également déboursé pour des frais de spécialistes en vue de sa défense, dont un profil psychologique effectué par un psychiatre au coût de 5000$US. «Dans les journaux, on a dit que j'étais folle, que j'étais une stalker, rappelle-t-elle. Alors, dans nos démarches pour régler hors cour, on a présenté le rapport d'un éminent psychiatre qui démontre que je n'ai aucun trouble de la personnalité.»

Pendant cette période, il lui est interdit d'obtenir un emploi aux États-Unis. «J'ai tenté d'avoir mes papiers pour travailler là-bas, explique-t-elle, quitte à être serveuse dans un resto. C'était impossible.» L'actrice, qui a vendu sa maison avant l'incident dans l'espoir de déménager à New York, a donc dû gruger ses économies. Des proches l'ont également appuyée financièrement.

Dans tous ces déboires, c'est la solitude qui affecte le plus Geneviève Sabourin. «Je vis une sorte d'exil à New York, loin de ma famille et de mes amis», dit l'actrice. Elle affirme même que des amis et des membres de sa famille ont pris leurs distances depuis l'incident.

Blitz médiatique

Après avoir gardé le silence tout l'été, Geneviève Sabourin entame un blitz médiatique à partir de jeudi soir. Elle s'entretiendra d'abord avec l'animateur Denis Lévesque, sur les ondes de LCN. Elle y abordera les aspects légaux de sa cause en compagnie de son avocat montréalais Jean-Pierre Rancourt. Le groupe Quebecor, reprendra ensuite l'entrevue dans ses journaux. Mme Sabourin sera également l'invitée d'Isabelle Racicot à l'émission Ça finit bien la semaine, sur les ondes de TVA, et de l'émission Face à face à V. Elle accordera aussi des entrevues à des médias américains.

Questionnée sur les raisons de cette sortie médiatique, Geneviève Sabourin affirme qu'elle aurait préféré régler la cause hors cour. Un juge a toutefois rejeté cette requête. «Je suis acculée au pied du mur, dit-elle. Je n'ai plus d'autres options.» Elle ajoute qu'elle ne souhaitait pas étaler son histoire dans les médias. «Je suis quelqu'un de très privé, dit-elle. Raconter mes histoires personnelles sur la place publique, je trouve ça très humiliant.»

Après sa mésaventure avec Alec Baldwin, Geneviève Sabourin ne croit pas pouvoir poursuivre sa carrière en cinéma. L'actrice a été vue dans des rôles secondaires au Québec, notamment en tant que «shooter girl» dans la série C.A. «Ici ou ailleurs, ma réputation est détruite, dit-elle. Je ne pourrai plus jamais travailler, ni ici, ni aux États-Unis ou en France. Ma réputation professionnelle est anéantie.»

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