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Valéry: louer un toit à des itinérants? (VIDÉO)

Valéry: louer un toit à des itinérants? (VIDÉO)

Valéry est une propriétaire au grand cœur. Elle n’a pas hésité à louer une vingtaine de ses 400 appartements à des participants de Chez Soi. Elle confie à la réalisatrice Sarah Fortin les motivations qui l’incitent à soutenir le projet.

onf logoIci, Chez soi est un documentaire Web de l’ONF dans les coulisses de Chez Soi, une grande enquête de la Commission de la santé mentale du Canada pour stopper l’itinérance chronique.

Le concept? Donner un toit aux sans-abri.

Le droit au logement

«Tout le monde a droit à un logement », soutient d’emblée Clément Savignac, agent de relations humaines pour le projet Chez Soi. Valéry, notre propriétaire, est du même avis. Durant son ancienne vie d’ambulancière, Valery a côtoyé ces itinérants chroniques au centre-ville de Montréal. Pour elle, le calcul est clair : non seulement chaque individu a-t-il droit à un toit, mais en lui en fournissant un, la société sort gagnante, puisqu’elle n’a plus à prendre en charge des sommes importantes pour l’aider à survivre avec les services existants sans donner à celui-ci de meilleures chances de se rétablir.

Le projet Chez Soi subventionne le logement de chaque locataire à hauteur maximale de 650 $ ou 70 % du loyer et des charges mensuelles. Le participant ou la participante doit combler le reste, soit avec l’aide sociale, soit en travaillant. À Montréal, 75 propriétaires comme Valéry ont accepté de prendre part à l’aventure, en louant un appartement à une personne sans-abri.

Chez Soi est une grande enquête sur l’itinérance et la santé mentale au Canada. Cliquez ici pour découvrir le documentaire Web réalisé par l’ONF dans les coulisses du projet. »

Une des particularités du projet Chez Soi est que les gens logés peuvent choisir le quartier où ils souhaitent habiter et la taille de leur appartement. Les équipes d’intervenants savent que le bien-être de chaque individu est au cœur du succès de l’approche Housing First. « C’est intéressant de voir que tous les participants choisissent un quartier calme, loin du centre-ville. Certains choisissent même de s’établir à Rivière-des-Prairies ou à Lachine, rappelle Clément Savignac, agent de relations humaines pour le projet Chez Soi. C’est sûr que ça fait loin pour aller les visiter, mais l’important c’est qu’ils soient bien! »

Les appartements du projet

Avec un toit sur la tête et un lit pour dormir, les ex-sans-abri retrouvent un peu de dignité. Graduellement, ils rebâtissent leur estime de soi. Toutefois, ils sont libres de faire ce qu’ils veulent dans leur appartement. Certains continuent de consommer drogues et alcool et invitent leurs amis de la rue. Quelques situations ont mal tourné et certains participants ont perdu leur appartement. Ils ont dû être relogés : pas question de les laisser retourner à la rue.

Une autre facette importante d’un logement, c’est le mobilier. « Avoir un divan, un lit et une table de salon, c’est un gros minimum », croit Clément Savignac qui a aidé de nombreux participants à s’installer dans leur nouveau logis. Le seul petit luxe qu’ils ont, c’est une télé. Honnêtement, ce n’est pas comme si avoir une télé, c’était vraiment de trop de nos jours. »

Selon Sonia Côté, coordonnatrice du projet Chez Soi à Montréal : « Les journées peuvent paraître longues pour ceux qui retrouvent un logement pour la première fois depuis plusieurs années. Pour la majorité d’entre eux, la seule visite qu’ils reçoivent est celle des travailleurs du projet. Après l’euphorie des premières semaines, ils vivent souvent une période d’isolement, de solitude. »

Logement privé, logement social

Avoir recours à des propriétaires privés est une des facettes du projet Chez Soi, laquelle fait beaucoup jaser dans le milieu du logement social et communautaire. L’approche Housing First est claire : c’est le bien-être et les aspirations du participant qui priment.

Sam Tsemberis, concepteur de ce moyen novateur de remédier à l’itinérance chronique, souhaite d’ailleurs rester loin de ces querelles. Il ne voit pas de problème à ce que les fonds publics servant à subventionner le loyer des participants soient versés à des propriétaires privés. La priorité, pour lui et pour toute l’équipe du projet Chez Soi, c’est que les participants ne retournent pas à la rue.

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