Il est beaucoup plus probable que les hommes comme les femmes confondent une silhouette inconnue avec celle d'un homme, montre une série d'expériences menée par des psychologues américains.
La raison? Un réflexe de survie ancestral.
Le Pr Kerri Johnson et ses collègues de l'Université de Californie à Los Angeles expliquent que, depuis le début de l'évolution de notre espèce, un homme a en effet plus de probabilité de représenter une menace physique qu'une femme. C'est pourquoi, selon eux, notre perception par défaut est de nous préparer au risque.
L'étude
Les chercheurs ont demandé à une trentaine d'étudiants de regarder une vingtaine de silhouettes humaines, toutes de même taille, mais avec un changement progressif du rapport taille-hanches : de la silhouette de type sablier caractéristique du genre féminin à la silhouette massive associée au genre masculin.
Les participants ont été invités à dire si chacune des silhouettes était de sexe masculin ou féminin, l'idée étant de déterminer le niveau où ils percevaient un changement de genre.
La démarcation entre la forme d'une femme et celle d'un homme se situe normalement à un rapport taille-hanches de 0,8. Mais les volontaires ont placé la limite à environ 0,68 en moyenne. Autrement dit, pour être identifiable à une femme, la silhouette devait plutôt présenter les courbes d'un mannequin.
L'équipe de chercheurs a réalisé trois autres études, avec des méthodes légèrement différentes, et a constaté que le parti pris en faveur des hommes demeurait inchangé.
Pour Kerri Johnson, un des auteurs de l'étude, il ne s'agit pas d'erreurs de perception, mais de l'influence d'un réflexe d'autoprotection.
Des facteurs culturels ou ethniques peuvent aussi influencer le jugement, notent les auteurs de cette étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B.
Toutefois, ils estiment quand même que ce test mené dans différentes populations donnerait des résultats semblables à ceux qu'ils ont obtenus.