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Espionnage et trafic de renseignements : les conservateurs dans l'eau chaude avec l'affaire Delisle

Le gouvernement demeure silencieux
CP

OTTAWA - Le gouvernement conservateur est demeuré silencieux, mercredi, malgré les nombreuses questions qu'a soulevé l'aveu de culpabilité d'un agent de la Marine canadienne concernant la vente, pendant quatre ans, de secrets militaires canadiens à la Russie.

Les critiques et les experts du renseignement ont demandé au gouvernement d'expliquer comment le sous-lieutenant Jeffrey Delisle avait réussi à conserver une autorisation de sécurité qui lui a permis de transférer de précieuses données militaires sur une clé USB.

Les experts ont également demandé un compte rendu complet de la manière dont le gouvernement compte éviter les futures failles de sécurité. Ils veulent aussi savoir ce qui a été fait pour rassurer les alliés — dont les États-Unis et la Grande-Bretagne — avec qui le Canada partage régulièrement des renseignements privilégiés.

Un porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a indiqué que le gouvernement ne commentait pas les questions de sécurité nationale.

Le bureau du ministre des Affaires étrangères, John Baird, a donné la même réponse.

Un expert en sécurité du renseignement de l'Université de Toronto, Wesley Wark, qui a siégé pendant quatre ans sur un comité national de sécurité récemment aboli, a qualifié l'histoire «d'ahurissante».

«Tous les niveaux du système de sécurité ont échoué», a-t-il affirmé.

M. Wark a indiqué que normalement, l'autorisation de sécurité de Delisle, qu'il a obtenue en 1998, aurait dû être renouvelée tous les cinq ans après une vérification exhaustive de ses antécédents. L'enquête aurait dû comporter des entrevues avec ses amis et sa famille, ainsi que la divulgation d'autres renseignements personnels.

Puisque Delisle travaillait pour les Russes depuis 2007, M. Wark a demandé au gouvernement de préciser à quel moment avait été faite la dernière vérification de sécurité et si Delisle avait été soumis au polygraphe.

«Quelque chose ne s'est vraisemblablement pas déroulé de la bonne manière dans le processus», a déclaré M. Wark.

Le porte-parole du NPD en matière de défense, Jack Harris, a pour sa part rappelé que le gouvernement devait aux Canadiens et à ses alliés une explication sur la façon dont la violation a pu se produire. Les conservateurs ont aussi la responsabilité de trouver des solutions pour prévenir de futures violations.

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