Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Mort des soeurs Bélanger : la thèse de l'empoisonnement au DEET contredite

La thèse de l'empoisonnement au DEET contredite
Facebook

La thèse de l'empoisonnement au DEET est contestée par la coroner québécoise responsable de faire la lumière sur les causes de la mort des deux soeurs Bélanger en Thaïlande.

Interrogée par Radio-Canada, la coroner Renée Roussel affirme que les deux soeurs n'ont pas été intoxiquées au DEET, contrairement à ce que soutiennent les conclusions du rapport d'autopsie thaïlandais. La coroner ne veut toutefois pas donner davantage de détails sur ces constats, l'enquête étant toujours en cours.

Les données contenues dans le rapport thaïlandais sont aussi analysées différemment par le spécialiste interrogé par Radio-Canada, qui a obtenu une copie du rapport.

Le pathologiste thaïlandais qui a pratiqué l'autopsie sur les corps de Noémi et d'Audrey Bélanger, retrouvées sans vie le 15 juin dernier dans leur chambre d'hôtel de Phi Phi, en Thaïlande, avait trouvé du DEET dans leur sang. La dose de l'insecticide en question aurait été fatale, selon lui. Le médecin croit que les Québécoises auraient pu boire du DEET dans un cocktail servi dans le sud du pays à l'intérieur duquel le produit est utilisé comme drogue.

Or, en prenant connaissance des données de ce rapport, le Dr René Blais, du centre antipoison du Québec, en est venu à une tout autre conclusion. Selon lui, les concentrations rapportées ne correspondent pas à des doses de DEET qui pourraient être toxiques, « encore moins à une concentration qui pourrait être mortelle ».

La police thaïlandaise n'a pas clos l'affaire. Elle a remis son rapport d'enquête à l'ambassade canadienne en Thaïlande, sans rendre publiques ses conclusions.

Les parents de Noémi et Audrey espèrent que l'autopsie pratiquée à Montréal sur les organes de leurs filles permettra de mieux comprendre les causes de leur décès.

La thèse des pesticides

Des journalistes de l'émission Enquête, de Radio-Canada, se sont rendus en Thaïlande et ont loué une chambre dans l'hôtel où sont mortes les soeurs Bélanger pour tenter de déterminer si l'hôtel utilise des pesticides pour éradiquer les punaises de lit et en quelle quantité ils sont utilisés.

Suivant les conseils d'un chimiste, ils ont prélevé des résidus sur le sol, sur la tête du lit et dans le climatiseur de la chambre. Les analyses de ces prélèvements ne sont pas encore connues.

Plusieurs morts de touristes suspectes

Depuis 2009, 12 touristes sont morts dans des circonstances nébuleuses en Thaïlande et au Vietnam.

Quatre d'entre eux sont décédés dans le même hôtel, dans un intervalle de deux mois, mais le ministère de la Santé publique en Thaïlande n'y voit qu'une coïncidence.

L'hôtel où sont morts ces quatre touristes a été démoli au cours de l'été, même si l'édifice était moderne et apparemment en bon état.

Dans la plupart de ces affaires de touristes décédés en Asie, la thèse de l'intoxication au pesticide a été invoquée, sans jamais être prouvée avec certitude.

D'après un reportage de Johanne Faucher

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.