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Le majordome du pape condamné à 18 mois de prison

Le majordome du pape condamné à 18 mois de prison
AFP

VATICAN, État de la Cité du Vatican - Un an et demi de prison pour le majordome personnel de Benoît XVI: Paolo Gabriele a été reconnu coupable samedi d'avoir volé des documents confidentiels du pape et les avoir transmis à un journaliste dans l'affaire des fuites au Vatican, le scandale "Vatileaks". Mais il pourrait toutefois bénéficier d'une grâce pontificale, selon le Saint-Siège.

Après deux heures de délibération, le juge Giuseppe Dalla Torre a lu la décision des trois juges du tribunal du Vatican. Le magistrat a expliqué que la peine avait été réduite de trois ans à 18 mois en raison d'une série de circonstances atténuantes, dont le fait que Paulo Gabriele avait jusque-là un casier judiciaire vierge. Le majordome du pape est resté impassible à l'écoute du jugement dans la petite salle du tribunal, situé derrière la basilique Saint-Pierre de Rome.

Dans une ultime déclaration avant que le tribunal du Vatican ne rende sa décision, Paolo Gabriele avait expliqué un peu plus tôt qu'il ne se considérait pas comme un voleur et qu'il avait fait fuiter des documents privés du pape par "amour viscéral" pour l'Eglise catholique et le souverain pontife.

L'avocate de Paolo Gabriele Cristiana Arru avait expliqué que si le geste de son client était "condamnable", il ne s'agissait pas selon elle d'un vol, et qu'il ne méritait pas d'aller en prison. Lors de sa plaidoirie, Cristiana Arru a souligné que seules les photocopies et non les originaux avaient été saisis au palais apostolique, remettant en cause, selon elle, le témoignage du secrétaire du pape affirmant que les lettres originales faisaient partie des preuves saisies au domicile de Gabriele.

Pour la première fois un membre de la famille du majordome, son père, était présent samedi dans la salle d'audience.

Pour l'instant, et depuis le mois de juillet, Gabriele est assigné à résidence. Il avait passé les deux premiers mois suivant son arrestation dans une salle de détention du Vatican. Le Saint-Siège avait fait savoir qu'en cas de longue peine il serait détenu dans une prison italienne. Une grâce pontificale restait néanmoins probable, a précisé ensuite le Vatican.

Paolo Gabriele, un laïc de 46 ans, père de trois enfants, était au service du pape depuis 2006. Il l'accompagnait dans ses déplacements du lever au coucher, servait ses repas et l'aidait à se vêtir. Le majordome avait été arrêté le 23 mai à son domicile au Vatican, en possession selon les enquêteurs, d'une "montagne de documents" confidentiels.

Il était accusé d'avoir dérobé puis photocopié pour des journalistes ces différents écrits exposant au grand jour des luttes de pouvoir sans merci, mais aussi des faits de corruption présumés au plus haut niveau du Saint-Siège.

Assigné à résidence depuis le 21 juillet après avoir été incarcéré au Vatican, Paolo Gabriele a reconnu pendant l'instruction avoir transmis les documents volés au journaliste Gianluigi Nuzzi.

Alors que les fuites alimentaient déjà la presse italienne depuis plusieurs semaines, l'affaire avait pris encore de l'ampleur avec la sortie en mai du livre de Gianluigi Nuzzi, "Sa Sainteté. Les documents secrets de Benoît XVI". L'ouvrage contient nombre des documents dérobés, dont une série de lettres et mémos confidentiels destinés au pape lui-même ou écrits de sa main et celle de son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein.

Paolo Gabriele devait comparaître initialement avec Claudio Sciarpelletti, poursuivi pour complicité. Mais le cas de cet informaticien, employé de la secrétairerie d'Etat, avait été disjoint à l'ouverture du procès le 29 septembre. Il est soupçonné d'avoir fourni de l'aide Paolo Gabriele mais son rôle est considéré comme secondaire par l'instruction. Devant la cour cette semaine, le majordome du pape avait assuré "de la façon la plus absolue" qu'il n'avait pas de complices.

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