Le nouveau gouvernement s'est dit satisfait vendredi de l'évolution des négociations sur l'accord de libre-échange qu'espèrent ratifier le Canada et l'Union européenne.
Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, et le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, ont signifié qu'ils étaient convaincus que le négociateur en chef, Pierre Marc Johnson, allait piloter la dernière étape des négociations dans les meilleurs intérêts du Québec.
« [Il] est la meilleure personne pour que cet accord soit à l'avantage du Québec », a affirmé le ministre Marceau.
Par souci de transparence et pour faire le bilan des négociations, le gouvernement a convié vendredi après-midi le négociateur en chef Pierre Marc Johnson à venir répondre aux questions de différents acteurs de la société civile.
« On souhaite que les négociations permettent d'en arriver à une entente qui va simplifier les formalités transfrontalières. Et d'en arriver à une certaine uniformisation de la réglementation », a indiqué Martine Hébert, vice-présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Les syndicats demeurent préoccupés, entre autres par l'ouverture du marché des contrats publics à la concurrence étrangère. « Est-ce qu'une municipalité pourrait donner son service d'eau? Ça, c'est fort inquiétant, l'eau appartient a tout le monde », a dénoncé le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Michel Arsenault.
Le négociateur en chef a donc parfois dû rassurer, rappelant que l'eau sera exclue de l'accord et qu'en agriculture, par exemple, il n'y a pas question de toucher au système de gestion de l'offre.
Le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, tenait également à rappeler que ses membres s'opposent à toute augmentation des importations de fromage. « Si on importe plus de fromage, ça veut dire que les producteurs vont avoir à produire moins de lait », a-t-il souligné.
Pierre Marc Johnson répète qu'il faut en arriver à une entente avant février prochain, date à laquelle les Européens commenceront à négocier des accords avec les États-Unis. Pour l'Europe, le dossier canadien deviendra alors beaucoup moins prioritaire.
Un reportage de Vincent Maisonneuve